Le club politique Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre (SPQ libre), qui rêve d’investir le Parti québécois pour le tirer à gauche, a du pain sur la planche ; c’est le moins qu’on puisse dire.
Le premier défi que l’actualité lui impose est certes de convaincre la formation souverainiste de revenir aux valeurs défendues par son fondateur René Lévesque en matière de réforme des institutions politiques afin que le déficit démocratique qui affecte notre système politique soit réduit significativement.
Ainsi, il importe que l’opposition péquiste ne bloque pas la réforme du mode de scrutin que le gouvernement Charest est en train d’élaborer péniblement., comme l’ont indiqué jusqu’ici les prises de position du député Luc Thériault, porte-parole de l’opposition péquiste en la matière Elle doit, au contraire, peser de tout son poids pour qu’une dose substantielle de représentation proportionnelle soit injectée dans un mode de scrutin que Lévesque dénonçait en son temps comme "démocratiquement infect" et qui ne l’est pas moins aujourd’hui..
Puis, les figures de proue du club que sont l’ex-présidente de la CSQ Monique Richard, l’ex-président de la CSN Marc Laviolette, l’ex-présidente de la Fédération des femmes Vivian Barbot, le directeur des TCA du Québec Luc Desnoyers, le président du Syndicat des cols bleus de Montréal Michel Parent, le directeur de l’Aut’journal Pierre Dubuc, (etc) devront s’atteler à la tâche pour convaincre le Parti québécois de renoncer à l’option néolibérale dont Bernard Landry a été un des pionniers au Québec et même au Canada. Bonne chance...
Je respecte le choix de ces progressistes pressés de se retrouver au pouvoir, mais je pense que leur pari est tellement risqué qu’il constitue une mission impossible. Leur équipée risque, chose certaine, de faire perdre encore tout une décennie à la mouvance souverainiste progressiste. L’expérience a déjà été tentée à l’intérieur des structures du Parti québécois, au cours de la décennie soixante-dix, dans des conditions beaucoup plus favorables qu’aujourd’hui ; mais elle s’est avérée un échec lamentable en fin de compte.
Ce ne sont pas les propos d’un petit groupe de personnalités progressistes, se tenant frileusement à la marge de la formation souverainiste, qui vont faire la moindre différence sur son orientation, sinon créer une illusion dont le PQ va profiter électoralement. Somme toute, j’estime que le pari mis de l’avant par l’Union des forces progressistes et par l’Option citoyenne a beaucoup plus de chances de succès, surtout si on obtient l’instauration d’un scrutin proportionnel.
Paul Cliche, membre de l’UFP