Pierre Dubuc dit dans l’Aut’journal de décembre que le programme du PQ est un bon programme. Après l’élection embêtante d’André Boisclair comme chef du PQ, M. Dubuc se rabat sur l’idée du bon programme pour promouvoir son parti.
Je comprends très bien que M. Dubuc veuille mettre de côté la question du chef du PQ. Même Le Soleil présentait André Boisclair comme un candidat de centre-droit. C’est un peu gênant pour la gauche du PQ qui veut rallier à elle les votes progressistes.
Mais le programme du PQ lui non plus ne vaut pas cher la tonne ! Ses dirigeants et ses députés l’ont bafoué à répétition. Au PQ, les chefs comptent plus que le programme régulièrement nié et remanié. On n’a qu’à penser aux rôles centraux et très différents joués par Lévesque, Parizeau et Bouchard à la tête du parti.
Le chef actuel du PQ, c’est André Boisclair, Un politicien au sourire artificiel qui donne tout le temps l’impression de ne pas vouloir répondre directement aux questions. On dirait qu’il a peur de se mouiller et de révéler encore plus ses idées néo-libérales. C’est en tout cas ce que laissent présager ses propos sur la réduction de la dette gouvernementale, le prétexte à la mode pour justifier les coupures aux budgets sociaux et la transformation des services sociaux en marchandises à vendre au plus offrant.
Quant à lui, le programme du PQ est un tas de vœux pieux, ajusté avec des demies mesures et enrobé, comme touche finale, d’une sauce néo-libérale aigre-douce concoctée par le chef.
Au mieux, le PQ est un parti hétéroclite qui vise la souveraineté du Québec. Mais la souveraineté qu’il prône est toute formelle. C’est une coquille vide. Ce sont l’UFP et Option Citoyenne qui cherchent à donner un contenu à la souveraineté. Ils veulent que la souveraineté réponde aux aspirations des travailleurs et des couches populaires.
Et l’UFP a proposé que la souveraineté s’élabore au cours d’une vaste consultation des Québécois par une assemblée constituante élue à cette fin. Ce n’est qu’en faisant participer le plus largement possible tous ceux qui le désirent au projet d’une constitution québécoise qu’un projet de nouveau pays sera défini qui ralliera par la suite la majorité du peuple québécois lors d’un référendum. Ce n’est qu’ainsi que le Québec aura les énergies nécessaires pour contrer les manœuvres d’oppression et de division du gouvernement canadien, pour contrer la propagande constante à prévoir des médias très majoritairement fédéralistes et pour se faire reconnaître comme pays à part entière sur la scène internationale.
J’encourage tout de même M. Dubuc et le SPQ-Libre à tirer le PQ vers la gauche. Et je les encourage en particulier à faire la promotion de la constituante élue et de l’approbation par un référendum de la constitution élaborée.