Devant les incertitudes qui persistent quant au mode de fonctionnement et à la transparence du forum national des 12, 13 et 14 octobre prochain, les 250 délégué-es CSN réunis en conseil confédéral ont finalement entériné une proposition du comité exécutif à l’effet de ne pas participer à cet événement.
" Jean Charest souffre d’un problème de crédibilité majeur. Nous avons vu comment il a récupéré un consensus québécois sur la santé pour finalement annoncer qu’il dépensera ailleurs les sommes accordées par Ottawa. Nos membres ne lui font pas confiance ", affirme la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.
À trois semaines du forum, la CSN constate que les discussions se feront à huis clos, une information confirmée par la ministre et coprésidente de l’événement, Line Beauchamp. Par ailleurs, les objectifs mêmes du forum apparaissent flous et mal définis. " On nous laisse entendre que ce forum définirait des enjeux et non des pistes de solutions pour aboutir à la mise en place de groupes de travail ", dénonce Claudette Carbonneau. La CSN n’a toujours pas obtenu la liste des personnes et des groupes invités, mais les informations préliminaires laissent présager des problèmes de représentativité de la société civile.
La CSN compte donc briller de l’extérieur pour porter les revendications de ses membres. " En nous confiant un écrasant mandat de grève sociale, plus de 200 000 de nos membres portaient une vision de l’avenir de la société québécoise qui mérite d’être défendue ", explique la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.
Constatant qu’un mouvement de grève sociale de 24 heures, en intersyndicale, n’est pas possible dans l’immédiat, plusieurs organisations syndicales n’étant pas au rendez-vous, la Confédération des syndicats nationaux entend poursuivre la lutte contre les politiques néolibérales du gouvernement Charest. " La CSN n’est pas à l’heure de tourner la page. Elle entend poursuivre la lutte pour la restauration des droits qui ont été bafoués par les lois adoptées sous le bâillon en décembre 2003 et combattre le virage néolibéral imprimé dans plusieurs projets de loi actuellement en débat ", de déclarer la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.
Dans une plate-forme sociale et politique qui a été adoptée par les délégué-es du conseil confédéral, la CSN revendiquera, entre autres, la protection des plus vulnérables de notre société, une stratégie de développement économique du Québec et de ses régions, la mise en place d’une loi-cadre garantissant la pleine maîtrise d’œuvre du secteur public (incluant les municipalités) en matière de conception, d’exploitation d’infrastructures publiques et de prestations de services publics, ainsi que la consolidation des réseaux de la santé et des services sociaux et de l’éducation. Avec cette plate-forme, la CSN veut combattre l’idéologie et les orientations simplistes du document gouvernemental Briller parmi les meilleurs, qui nie l’existence de toute marge de manœuvre permettant de faire face aux défis de demain.
La CSN demeurera mobilisée pour combattre, entre autres, de nouveaux projets de loi néolibéraux qui viendront s’ajouter aux lois adoptées sous le bâillon en décembre 2003. La CSN livrera, cet automne, une lutte sans merci aux projets de loi no 61 sur l’Agence des partenariats public-privé, no 57 sur la réforme de l’aide sociale, et no 195, destiné à donner aux retraité-es un droit de veto sur d’éventuels congés de cotisation des employeurs dans les régimes de retraite à prestation déterminée. Le conseil confédéral a d’ailleurs adopté un plan d’action qui sera mis en œuvre d’ici le 61e Congrès de la centrale, prévu du 9 au 14 mai 2005.
Quant au projet de grève sociale, le conseil confédéral a mandaté le comité exécutif de la CSN d’entreprendre, au besoin, et dans la mesure où la conjoncture intersyndicale s’y prête, toute démarche pertinente pouvant conduire à une nouvelle recherche de mandat de grève sociale de 24 heures en intersyndicale.
Source : CSN - 24-09-2004
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