J’avais préparé une intervention où je parlais des deux années de gouvernement Charest, de ses promesses non tenues (garderies à 5%$, etc.) du mal que les néolibéraux infligent à notre société. Mais les événements de vendredi à Jonquière imposent qu’on parle de Wal Mart et de ses victimes.
Plus de 180 femmes (en majorité) se sont vues montrer la porte à deux heures d’avis par une entreprise Wal Mart, qui fait des profits de 20 000$ la minute Par une entreprise qui bafoue ouvertement les lois du Québec, le droit à la syndicalisation, qui traite ses employés comme du bétail qu’on peut envoyer à l’abattoir n’importe quand.
À la FTQ, on a décidé que personne ne serait laissé sur le trottoir pour avoir voulu exercer un droit reconnu par les chartes, par les lois, le droit d’association. Des dizaines de milliers de syndiqués dans nos rangs, de tous les secteurs, ont commencé à se cotiser pour parrainer ces travailleuses mises à pied de façon sauvage et méprisante.
On veut leur envoyer un message de solidarité mais on veut également envoyer un message clair à cette multinationale du cheap labour qu,elle ne pourra pas agir impunément contre ses salariés sans en payer la note.
Nous voulons aussi envoyer un message aux gouvernements : il ne suffit pas d’adopter des lois, des chartes, des beaux principes reconnaissant le droit au travail à la dignité, au respect. Encore faut-il se donner les moyens de les appliquer ces chartes, ces lois, ces principes.
Si on laisse faire le gérant Wal Mart aujourd’hui, on ouvre la porte aux pires abus de la part de certains employeurs qui salivent déjà à l’idée de mettre la hache dans les lois du travail qu’on s’est données depuis plus de 40 ans. On ouvre la porte aux désyndicalisations massives comme nos voisins américains en ont connues durant les années de grande noirceur sociale des Bush et Reagan.
En terminant, je veux saluer le courage de ces travailleuses et travailleurs, qui, pour la grande majorité, gagnent moins de 12 000$ par année,s ans respect de l’ancienneté, sans fonds de pensions, sans assurances collectives, à la merci de l’arbitraire patronat le plus total.
Je veux saluer leur détermination à se tenir debout et à revendiquer leurs droits les plus élémentaires. Nous leur devons tous une bonne main d’applaudissement. Merci.
Claude Maltais