Le gouvernement Charest ne consulte pas sur la pertinence des partenariats public-privé. Il prend cette position pour acquise et se contente de consulter sur la création d’une Agence des partenariats public-privé dont le mandat sera de faire la promotion des PPP dans tous les domaines d’activités de l’État. C’est une politique du fait accompli. Après avoir fait adopter des amendements à l’article 45 du code du travail facilitant la soustraitance, le gouvernement Charest organise maintenant la prise de contrôle du privé sur des pans entiers des services publics. Il continue ainsi la politique de l’ex-président du Conseil du Trésor du gouvernement péquiste, M. Facal, qui prévoyait transférer d’importants secteurs d’activités de l’État à l’entreprise privée.
Réduction de l’accessibilité et généralisation de la tarification des services
Tous les services publics sont visés : la santé, l’éducation, les transports publics et la construction des infrastructures routières. Le gouvernement québécois veut offrir aux entreprises d’ici et d’ailleurs des pro. ts, qu’il garantira au détriment de la gratuité et de la qualité des services offerts à la population. La mise en place des PPP dans plusieurs pays a démontré qu’elle conduit à la diminution et à la détérioration des services publics, à la généralisation de la tari. cation, à l’accroissement du fardeau . nancier et à la diminution de l’accessibilité aux services. Ce sont les principes de justice et d’universalité qui sont ainsi remis en question.
Recul de la démocratie citoyenne
La mise en place des PPP constitue également une diminution du droit de regard et d’intervention des citoyens et citoyennes sur la prestation des services et le contrôle de leur qualité. Elle conduit à la . n de la transparence et au développement du patronage. Dans le contexte du libre-échange, elle ouvre la porte au transfert des services aux entreprises étrangères notamment américaines.
Détérioration des conditions de travail des employées et désyndicalisation
Les PPP visent le développement de la sous-traitance et ils conduiront au démantèlement des acquis des luttes syndicales et populaires des dernières décennies. La sous-traitance remet en question l’organisation syndicale et diminue diminue le rapport de force du mouvement des travailleurs et des travailleuses. Sans ce rapport de force, il sera plus facile pour les patrons d’imposer des baisses de salaires et de diminuer les conditions de travail des employé-es du secteur public.
Le mouvement syndical, unanime contre les PPP
Toutes les centrales syndicales ont été unanimes pour rejeter le développement des partenariats public-privé. Elles ont demandé le retrait pur et simple du projet de loi 61 créant l’Agence des partenariats public-privé. Elles ont clairement démontré que les PPP constituent une deuxième étape dans une offensive contre le mouvement syndical et contre les citoyens et les citoyennes du Québec.
Pour une grève sociale unitaire et militante contre les attaques du gouvernement Charest !
Le gouvernement Charest n’a aucun mandat pour nous imposer de tels reculs. Encore une fois, il veut procéder rapidement, avant qu’une résistance active et militante s’organise.
Qui peut arrêter Charest ? Sûrement pas l’opposition péquiste qui a ouvert la voie aux gestes actuels des libéraux. D’ailleurs, le chef du PQ, Bernard Landry, suggère aux syndicats de contribuer à la . exibilité du marché du travail et prétend que si rien n’est fait de ce côté " il faudra que, d’ici 10 à 15 ans, un travailleur produise trois fois plus qu’aujourd’hui ". Qui peut arrêter Charest ? Sûrement pas l’ADQ qui assiste avec ravissement à l’application de son programme politique. Qui peut arrêter Charest ? L’Union des Forces Progressistes (UFP) qui est le seul parti politique qui soutient la perspective d’une grève, légale ou pas, lorsque les travailleurs et les travailleuses syndiqué-es le décideront.
Pour arrêter Charest, il n’y a que la rue, il n’y a que la grève ! Ces derniers mois des votes de grève ont démontré l’aspiration de très larges secteurs des travailleurs et travailleuses du secteur public à une action unitaire. Une solidarité importante s’est exprimée parmi la population à cette résistance aux politiques néolibérales. Le mouvement syndical, le mouvement populaire, tous les mouvements sociaux et les forces politiques progressistes du Québec doivent pouvoir agir ensemble pour bloquer dès maintenant les visées de ce gouvernement. Nous ne pouvons nous payer le luxe de l’inaction ou de la division. Une escalade d’actions débouchant sur une grève sociale de 24 heures pourront faire reculer le gouvernement Charest sur sa politique des PPP.
C’est ensemble que nous nous pourrons faire barrage aux politiques néolibérales de ce gouvernement !