Un gouvernement PLQ-CPQ
C’est sur tous les fronts que le gouvernement Charest développe une politique de régression sociale. On vise les fonctions vitales de l’État au profit de l’entreprise privée. Chaque jour amène son lot de coupures, de négation des droits sociaux. On accélère la mise en place du libre-marché par des politiques néolibérales.
Le gouvernement Charest applique le programme du Conseil du patronat du Québec en matière de sous-traitance. Le projet de loi 31 modifiant l’article 45 du Code du travail vise à faire reculer non seulement nos conditions de travail mais veut en finir avec notre taux de syndicalisation, le plus élevé en Amérique du Nord. On s’en prend aussi par voie législative aux droits syndicaux les plus élémentaires comme celui de s’associer en syndicats (comme c’est le cas des travailleuses à domicile, voire les responsables des garderies en milieu familial) alors que le gouvernement péquiste utilisait des moyens judiciaires pour contester ce droit.
Les hausses annoncées à 7 dollars par jour pour les garderies, pousse la logique comptable qui prévaut dans ce gouvernement. On annonce en plus une indexation de ces frais au coût de la vie. On a enfin compris le fin mot de l’approche libérale en matière de conciliation travail-famille !
Charest a concocté une série d’attaques contre les personnes assistées sociales qui visent essentiellement à économiser de l’argent sur leur dos et à renforcer le contrôle sur la vie. Une pénalité de 200 dollars par mois est promise à celles et à ceux qui refuseront les « projets » proposés. On vise à expulser 23 000 ménages de l’aide sociale en appliquant, énergiquement cette fois, une réglementation péquiste de nature punitive (workfare).Ces attaques renforcent les préjugés vis à vis des personnes qui survivent avec l’aide sociale en faisant croire aux gens que le plein emploi existe. Qui veut travailler le peut ! Où ? Et à quel prix ? . Et sur cet envol, on pousse l’odieux jusqu’à annoncer une augmentation des coûts pour les logements sociaux et des tarifs d’électricité !
En plus de mettre la hache sur les acquis sociaux résultat de luttes sociales, on déstabilise la vie d’une grande partie des femmes de la société québécoise. Dans toute politique néolibérale, le mouvement des femmes ne cesse de le clamer haut et fort , les femmes sont les premières touchées. Qui vivra avec la menace dirigée contre les familles monoparentales sur l’aide sociale. Qui devra trouver un travail et envoyer ses enfants à la garderie (à 7 dollars…) sans garantie de place disponible ? Qui travaille majoritairement dans des milieux non-syndiqués ou « éligibles » à la sous-traitance ? Les femmes évidemment !
Les promesses d’investissement dans le secteur de l’éducation se traduisent déjà par une baisse au niveau collégial. On menace les enseignants et les enseignantes de leur imposer un ordre professionnel comme en Ontario et en Colombie-Britannique, afin de mieux les surveiller et... de les punir plus efficacement en cas de grève illégale. On s’écrase complètement devant l’arrogance du fédéral au chapitre des paiements de transfert. On espère à nouveau réduire l’accessibilité à l’aide juridique, déjà sérieusement démantelée par les prédécesseurs. Viendra bientôt l’heure de la Régie du logement, du BAPE et de tout autre organisme de régulation, qui verront leurs pouvoirs diminués et leurs fonctions amoindries.
Occuper le terrain politique
Plus de place à droite du PLQ. On est bien loin du discours tout propre des élections où le mouton rouge de la politique québécoise condamnait le conservatisme de l’ADQ. On discutera bientôt à voix haute du sort d’Hydro-Québec, comme en Ontario, de celui de la Société des alcools, comme en Alberta. Les programmes politiques des partis néolibéraux des pays du Nord, dont le PLQ fait partie, sont le pendant des fameux programmes d’ajustement structurel qui sévissent au Sud sous la coupe du FMI. Il s’agit pour l’essentiel de rendre les économies plus compétitives et plus spécialisées dans le cadre du marché mondial.
Concrètement, le PLQ tente aussi par ses politiques libérales d’empêcher toute voix dissidente ;en remettant, entre autre, aux calendres grecques la réforme du mode de scrutin.
À nous de jouer maintenant : question de rapport de forces !
Quel succès connaîtra cette offensive ? Rien n’est joué à l’avance. Cependant, celles et ceux qui croient que le caractère distinct de notre société et les dimensions sociales de notre culture politique nous protégeront naturellement font un pari bien risqué. Le succès ou l’échec relève en dernière analyse du rapport de forces que les mouvements sociaux et la société civile sauront construire. Une seule certitude : sans unité, pas de victoire !
Union des Forces Progressistes
29 novembre 2003-11-29
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