Problématique
La libéralisation des échanges (accords de libre-échange) constitue en fait une attaque contre la démocratie, contre la souveraineté des peuples. Le capitalisme néolibéral vise essentiellement à assurer la libre circulation des capitaux et à imposer le libre investissement, partout où des profits sont réalisables.
Pour maintenir l’accès aux sources d’énergies fossiles disponibles pour le fonctionnement de leur système de production, les grandes puissances n’hésitent pas à utiliser l’agression militaire pour maintenir les régimes amis et détruire les régimes qui manifestent une hostilité ou une simple volonté d’indépendance face aux projets des entreprises occidentales. Le traité de libre-échange des Amériques a pour but d’assurer la libre circulation du capital et donc de permettre aux capitaux les plus puissants de s’imposer au-delà de toute souveraineté nationale. Le projet d’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AÉCG) serait de même nature. Il constituerait une menace pour les services publics, la création d’emplois locaux, l’environnement et notre souveraineté alimentaire et culturelle.
En mettant les travailleuses et les travailleurs en concurrence les uns avec les autres au niveau international, le libre-échange exerce une pression à la baisse sur les salaires des ouvriers, ouvrières, et des employé-e-s du Nord et favorise la déstructuration des sociétés du Sud par la destruction de l’agriculture vivrière remplacée par des monocultures industrielles, la mise en tutelle des industries et l’écrasement des faibles acquis sociaux. Le libre-échange est antiécologique, car il favorise l’explosion du volume des marchandises transportées et donc des gaz à effet de serre qui découlent de ce transport. Le libre-échange libère les entreprises privées occidentales de toute responsabilité sociale, leur permettant de poursuivre les États qui cherchent encore à les réguler les investissements dans les intérêts de la collectivité.
La logique protectionniste n’est pas une solution que l’on peut opposer au libre-échange. Il tend à identifier les pays du tiers-monde et particulièrement les pays émergents comme les principaux responsables des difficultés que connaissent les pays occidentaux. Alors que l’on sait très bien que souvent les marchandises qui nous proviennent de ces pays sont le fait d’entreprises occidentales qui ont investi dans ces pays pour exploiter une main-d’œuvre bon marché. Le protectionnisme prétend nous protéger contre un ennemi extérieur. En fait, il encourage le nationalisme, les guerres commerciales, les conflits de souveraineté. Elle peut permettre aux élites en place de trouver des boucs émissaires pour leurs politiques.
Propositions
Assurer notre souveraineté économique face à l’intégration nord-américaine et une approche coopérative dans nos rapports économiques internationaux
Il faut opposer à la logique de la concurrence généralisée qu’est le libre-échange,
• Sortir de tous les accords de libre-échange (ALENA, OMC)
• Établir des ententes assurant la planification coopérative entre les peuples des différents pays des productions à privilégier et à partager.
• Organiser une politique coopérative et multilatérale de relocalisation sélective permettant de réduire les flux du commerce et les transports internationaux coûteux en énergie.
• Favoriser dans la mesure du possible la production locale pour et éviter le gaspillage que constitue la consommation de marchandises qui ont parcouru des milliers de kilomètres avant de pouvoir être achetées
La collaboration avec le Sud doit remplacer le libre-échange qui est en fait la concurrence sans frein avec des économies plus faibles par les économies les plus fortes. Cette collaboration ne sera possible que :
• par la reconnaissance de la dette écologique dont est redevable le Nord face au Sud.
• par le remplacement du dogme libre-échangiste par la pratique de la délibération démocratique et mondiale en vue de la préservation des biens communs mondiaux que sont la stabilité financière, le travail décent et la préservation des écosystèmes, l’agriculture vivrière.