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Une grève générale de 24 heures ? Oui, dans l’unité intersyndicale et populaire

dimanche 15 février 2004, par Pierre Dostie

Saguenay, le 11 février 2004. L’union des forces progressistes se réjouit de voir les syndiquéEs discuter en profondeur pour déployer contre le gouvernement Charest ce moyen ultime : la grève politique. Cependant un tel moyen d’action, même organisé sur une base de 24 heures, exige l’unité des centrales syndicales entre elles et avec le mouvement populaire. Cette unité, qui renferme un haut potentiel d’éducation et d’influence, doit par ailleurs se refléter dans la préparation et l’organisation de l’événement.

Nous ne sommes pas en Europe de l’ouest il est vrai. Le mouvement syndical québécois a fort peu d’expérience en la matière. Mais celles qui nous ont marquéEs, en 1972 par exemple, étaient des expériences unitaires qui ont mobilisé les syndicats et les organisations populaires sur des revendications touchant l’ensemble de la population, laquelle appuyait le mouvement. Nous avons des atouts en faveur d’un tel mouvement aujourd’hui : notre fort taux de syndicalisation, nos premiers succès de mobilisation populaire en décembre et l’incroyable faiblesse du gouvernement dans l’opinion.

En fait, il ne s’agit pas d’un " problème de communication " comme le prétend le gouvernement de façon arrogante. Nous avons très bien compris de quel bois il se chauffe tout simplement.

Légitimité

" Nous sommes très fier d’être le seul parti qui soutient publiquement la perspective d’une grève politique que l’actuel régime de droit rend malheureusement illégale ", de souligner Pierre Dostie, porte-parole de l’UFP. Mais cette action est parfaitement légitime dans un contexte où le gouvernement Charest, le gouvernement du patronat, cherche à démolir brutalement les acquis sociaux et syndicaux.

La grève générale c’est un peu comme un geste de légitime défense. Personne ne nie le droit d’une personne violemment attaquée à prendre les moyens adéquats pour se défendre. " Si un démolisseur s’en prend a votre logement, on a bien le droit de l’arrêter " d’invoquer Monsieur Dostie.

Le pouvoir de la mobilisation

Enfin, l’UFP écarte pour le moment le recours à la grève générale illimitée. On n’en est manifestement pas là. Cependant, il ne faut pas oublier que lorsque le peuple sort dans la rue, il pose un geste démocratique en exerçant le pouvoir. Un gouvernement a tout avantage à rajuster ses politiques devant une forte mobilisation populaire. La population québécoise prend de plus en plus consciente de son pouvoir d’influence par la mobilisation. On l’a vu lors des manifestations contre la guerre, ou plus récemment contre le projet de centrale au gaz au Suroît. Il y a toute une éducation politique qui se fait à travers par exemple une grève générale de 24 heures. Ultimement, une forte mobilisation soutenue peut même chasser un dictateur du pouvoir.

Un processus

" Présentement, on sent bien que le mouvement se cherche, expérimente et explore les chemins de l’unité. C’est un processus qu’il faut respecter et appuyer " de résumer le porte-parole de l’UFP. " Nous devons d’abord nous compter, nous conforter, gagner confiance en nous même, rallier le plus grand nombre " de conclure Monsieur Dostie, lui même syndiqué. " Des gestes isolés ou prématurés ne feraient qu’attiser la répression et affaiblir le mouvement d’ensemble ".

mercredi 11 février 2004