Montréal, le 30 novembre 2005 - La CSN, la CSQ, la FIIQ, la FTQ, le SFPQ et le SPGQ, qui représentent plus de 425 000 employés de l’État, lancent un appel solennel à ce gouvernement lui demandant de négocier de bonne foi.
Les statistiques, dévoilées aujourd’hui par l’Institut de la statistique du Québec, mettent en relief la situation déplorable des salariés des secteurs public et parapublic.
Le rapport présenté par l’Institut de la statistique du Québec démontre qu’un écart considérable se creuse entre les conditions de travail de celles et de ceux qui dispensent les services publics et les autres salariés québécois. En 2005, leur salaire est de 15 % plus bas que celui de l’ensemble des autres salariés québécois*. Si on compare la rémunération globale, ce qui inclut principalement les salaires, les avantages sociaux et les heures de travail, les employés de l’administration québécoise accusent un retard de 11,8 %.
Lorsqu’on examine leur situation salariale comparativement aux travailleurs du secteur privé (syndiqués et non syndiqués), on constate un retard de 15,5 %. Il va sans dire que la même comparaison salariale avec le secteur privé syndiqué est encore plus défavorable aux salarié-es des secteurs public et parapublic dont le salaire est de 22,3 % moins élevé. Ce n’est pas la rémunération globale qui sauve la mise... l’écart est de 8,2 % avec le privé et de 20,5 % avec le privé syndiqué. Voilà beaucoup de chiffres, mais on pourrait résumer en disant que le mythe des « gras durs » si cher au gouvernement Charest en prend pour son rhume !
NON au gel salarial de 2 ans
Le gouvernement propose un gel de salaire pour les deux premières années de la convention alors que les salaires négociés dans le secteur privé ont augmenté de 2,3 % pour 2004 et pour le même pourcentage en 2005 (selon l’ISQ). Pendant ce temps, le taux d’inflation atteignait 1,9 % en 2004 et 2,3 % pour les dix premiers mois de 2005. Depuis l’échéance des conventions collectives, le retard salarial des employés de l’État, qui atteignait alors 10,3 %, en 2003, s’est creusé de 5 points de pourcentage pour atteindre le niveau sans précédent de 15 % en 2005.
Partout au Québec, l’État jouit d’une main-d’œuvre qualifiée dans le secteur public. Ces employé-es sont fiers de contribuer aux services publics ; il est temps que le gouvernement respecte leur contribution à ce joyau québécois. L’État-employeur doit NÉGOCIER.
L’avenir des services publics
La détérioration de la rémunération de ces salarié-es ne sert pas la population québécoise à court, moyen et long terme. À l’aube d’une période où le gouvernement devra renouveler une grande partie de son personnel, le recul des conditions de travail augmentera certainement les difficultés de recrutement ou de rétention de personnel qualifié. Le gouvernement prétend défendre l’avenir des jeunes alors qu’il leur réserve des emplois moins bien rémunérés dans les réseaux publics. Comment maintenir la qualité et la stabilité du bien commun que sont les services publics avec un employeur qui méprise ses travailleuses et ses travailleurs ?
Nos six organisations représentent le cœur des services publics : les employé-es de l’État en santé, dans les services sociaux, dans les commissions scolaires, dans les cégeps, les organismes gouvernementaux et la fonction publique. Nous faisons cause commune pour défendre des emplois de qualité et des services publics de qualité : Non aux menaces de décrets ! Non à l’intransigeance ! Non à l’appauvrissement de nos membres !
Les présidences présentes à la conférence sont :
Claudette Carbonneau : Confédération des syndicats nationaux
Réjean Parent : Centrale des syndicats du Québec
Lina Bonamie : Fédération des infirmières et infirmiers du Québec
Henri Massé : Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec
Michel Sawyer : Syndicat de la fonction publique du Québec
Carole Roberge : Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec
*Note : L’écart grandit encore : En 2003, le salaire des employés de l’État était en retard de 10,3 % par rapport à celui de l’ensemble des autres salariés québécois. En 2004, c’était de 12,1 %. En 2005, il est de 15 %.
Source : CSN, CSQ, FIIQ, FTQ, SFPQ, SPGQ