Si l’on applique le ratio ’dépenses publiques / PIB du Québec’ de 1992-93 à 2001-02 :
le gouvernement fédéral dépenserait 14.4% du PIB québécois en 2001-02, comme il le faisait en 1992-93, soit 10.5 milliards $ de plus.
le gouvernement du Québec dépenserait 22.8% du PIB québécois en 2001-02, comme il le faisait en 1992-93, soit 8.1 milliards $ de plus.
Ce déficit social se répète année après année même si dorénavant, pour maintenir le déficit zéro, les dépenses devaient progresser au même rythme que les revenus. Depuis l’atteinte du déficit zéro, cependant, les gouvernements fédéral et du Québec baissent les impôts des compagnies et des gens à revenu élevé. En conséquence, on prévoit une « croissance des dépenses inférieure à celle du PIB » (Profil financier du gouvernement du Québec, mars 2003). Le déficit social croîtra d’autant.
Au Québec, entre 1999-2000 et 2001-02, les dépenses de programme progressent en moyenne d’un peu plus de 2 milliards $ par année, montant à peine suffisant pour maintenir le statu-quo étant donné l’inflation (3 à 4%), la croissance et le vieillissement de la population et la nécessaire augmentation de la scolarité. Aux dires même du gouvernement du Québec, les coûts du système, pour maintenir le statu-quo, sont de 900 millions $ pour la santé et de 400 millions $ pour l’éducation.
Si le budget du Québec de 2003-04 prévoit d’aller au-delà des coûts du système pour la santé et pour l’éducation c’est à cause des pressions populaires mais aussi parce que la croissance économique du Québec a été, en 2002, plus élevé que celle du Canada, des ÉU, de l’Union européenne et du Japon. Pourquoi ? Parce que le Québec et la Canada profitent momentanément de l’effet d’entraînement de l’économie de guerre étasunienne. On peut douter de la solidité et de la moralité de ce moteur économique.
Marc Bonhomme, 22 mars 2003