Une loi spéciale démesurée, injustifiée et déconnectée de la réalité
Québec, le 16 décembre 2005 « Sa loi spéciale est démesurée, injustifiée et déconnectée de la réalité ». C’est en ces termes que la présidente du SPGQ, Carole Roberge, qualifie la Loi 142 que le gouvernement Charest a adoptée à l’Assemblée nationale, en séance extraordinaire, cette nuit.
« La preuve est faite que le premier ministre a toujours fait semblant de négocier. Avec cette loi, il retire aux syndicats et aux syndiquées et syndiqués le droit de négocier leurs conditions de travail. Il s’agit pourtant d’un droit fondamental reconnu dans le Code du travail québécois et par l’Organisation internationale du travail. »
Réuni à Québec, le Conseil syndical du SPGQ qualifie la loi spéciale de torchon et d’irresponsable l’attitude du gouvernement Charest. Comment peut-il s’imaginer améliorer les services publics à la population en traitant les membres de son personnel professionnel comme des moins que rien et en leur imposant de force leurs conditions de travail ? En choisissant d’agir par la force, le gouvernement Charest démontre son mépris à leur égard et son manque de vision comme employeur.
Pour les professionnelles et professionnels de l’État, il s’agit d’un affront majeur qui ne laisse présager rien de bon pour les prochaines années : un climat et des relations de travail très difficiles. La colère des professionnelles et professionnels de l’État était déjà très élevée et elle vient encore de monter d’un cran.
Plus odieux encore, le gouvernement Charest, par l’adoption de cette loi, en profite pour s’approprier les éléments de la négociation qui l’avantagent et abandonner ceux qui auraient pu améliorer les conditions de travail de son personnel professionnel. Les professionnelles et professionnels de l’État ont la ferme intention de continuer à se battre pour un régime de retraite qui corrige l’iniquité à leur égard, pour la reconnaissance de leur scolarité, de leur expérience et de la complexité de leurs emplois.
Les parties peuvent, en tout temps, apporter des modifications aux conventions collectives. Si ce gouvernement a la moindre considération pour son personnel professionnel, il peut toujours se reprendre. Dès demain, il pourrait intégrer à la convention collective de son personnel professionnel les éléments de la négociation sur lesquels il s’était entendu avec le SPGQ.
Le SPGQ est le plus grand syndicat de professionnelles et professionnels du Québec. Il représente près de 19 000 personnes de la fonction publique, des sociétés d’État, des réseaux de l’éducation et de la santé du Québec, rattachées à 35 unités de négociation. L’expertise de ces personnes est essentielle aux services publics de qualité dont bénéficie la population.
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