Elle sert de plateforme très contestable qui risque d’exacerber le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme. Celle-ci peut dangereusement valider les prémisses d’un racisme et pourra constituer une approbation de sa fonction de juge des communautés immigrantes.
Comme d’habitude, des politiciens à opportunisme aigu en quête d’une clientèle électoraliste, des médias au moyen de fausses controverses sans substance jouent sur les peurs collectives pour alimenter un climat qui risque d’instaurer un air d’hystérie généralisée.
La laïcité, c’est-à-dire la séparation de la religion et de l’État est et doit demeurer un objectif nécessaire et imprescriptible, qui fera toujours partie d’un combat juste sans relâche et sans mépris, surtout sans compromis avant de désigner les populations immigrées comme plaies porteuses de préjugés religieux.
« Peut-on dire que la société québécoise est laïque, alors qu’elle finance à 60% les écoles privées dont certaines donnent un enseignement confessionnel ou centré sur une communauté spécifique ? » Les cours d’éthique et culture religieuse sont-ils l’outil adéquat pour une déconfessionnalisation du système scolaire depuis la création des commissions linguistiques ?
La lutte antiterroriste dans le monde menée par l’impérialisme américain s’accompagne par la montée d’une guerre contre les états intégristes, en particulier islamistes. Une rhétorique islamophobe est utilisée pour justifier la guerre à l’échelle mondiale, comme dans le cas de l’occupation militaire de l’Afghanistan, les derniers raids meurtriers de l’aviation sioniste sur Ghaza, le spectacle odieux de ces centaines de morts en Palestine,…
Des offensives militaires qui cachent un néo-colonialisme pour l’exploitation économique directe des richesses de ces nouvelles colonies, une vérité tout comme les vérités qui se sont avérées mensonges des anglo-américains sur les armes de destruction massive de Saddam. Comme à son habitude le Canada suit l’exemple de son omnipotent voisin les États-Unis, et jette de l’huile sur la glace en politique au plan extérieur. Un suivisme irresponsable !!!
Un antagonisme insoutenable dans les positions : d’un coté, les pays occidentaux se définissent à la noblesse du combat libérateur et de l’intolérance du terrorisme religieux alors qu’ils soutiennent les monarchies du Golf et l’État sioniste d’Israël ? Pourquoi servent-ils de refuge aux terroristes ? Pourquoi laissent-ils les religieux radicaux faire leur prosélytisme au nom d’une vertu qu’est la tolérance, d’un droit qu’est la liberté d’expression ?
Le Québec un pays tolérant ? Rien dans les propos de Mario Dumont, chef de l’Action démocratique du Québec (ADQ), du maire d’Hérouxville ne peut conduire à affirmer qu’ils sont intolérants en agréant le port du voile islamique par les fonctionnaires d’État dans le cadre de leurs fonctions, l’autorisation de poignard sikh,…. Dans ce climat de tolérance de « haut niveau », les prétendus et prétentieux serviteurs du dieu profitent du laxisme des politiques. La religiosité rampante de l’État conservateur de droite se déroule dans un contexte marqué par une impressionnante extension des manifestations de religiosité islamique et à titre d’exemple l’ile de Montréal avec la poussée effarante des prieurés. La prise en charge des nouveaux arrivants dès leurs arrivées à l’aéroport du Trudeau par ces missionnaires de mauvais aloi. Toujours dans le registre des illustrations, sur la rue Jean Talon, dans le centre ville de Montréal, ces prieurés affichent « Fermé pour la prière » aux heures de la prière du vendredi. Même la toile (Web) n’est pas épargné : certains sites internet accordent des pages entières aux « demandes de fetwas », auxquelles répondent des imams des plus rigoristes. La généralisation du hidjab et la prospérité que connaît l’industrie des fetwas sont relevées comme des faits nouveaux. A ce train d’autres revendications viendront se greffer pour une plus large propagande : banques islamiques, télévisions coraniques, week-end jeudi vendredi, pourquoi pas des partis islamistes québécois,…. L’histoire des Foutouhates Isalamiya (conquêtes musulmanes) est toujours en cours.
Et en dernier, au nom de tolérance, avec l`adoption de la résolution pour le port du voile islamique dans les institutions publiques québécoises, la FFQ trahit la lutte des femmes d’ici, en plus de mettre un bâillon sur la bouche de toutes ces femmes dans le monde qui subissent la barbarie des régimes oppressifs islamistes. Cette question du Hijab (foulard islamique) véhicule le condensat, des problèmes liés à la liberté de la femme, laïcité, identité culturelle, intégration et autres, à défaut de leur trouver des solutions.
Le code vestimentaire à une signification sociale importante. Il est le plus souvent une norme sociale non-écrite, tacite. Toutes les sociétés humaines en comportent un qui est compris et adopté par ses membres, Le hidjab est devenu l’« uniforme féminin » par excellence, pour filles issues de l’immigration musulmane. On ne peut pas parler de ce phénomène sans le lier au statut de la femme : pour cela il faut qu’on sache que nous sommes sur un sol, où le statut de la femme est plus avancé s’il on le comparé aux pays d’origine. Au Canada, les droits reconnus aux femmes interdit de parler d’une obligation parentale ou conjugale pour porter ce dernier. Ici les femmes sont des citoyennes à part entière, et non pas des objets. La femme est libre. Le port du voile peut être le résultat d’une conviction intime qui peut être liée à une pratique religieuse telle que dictée par le Coran dans la Sourate 33, Verset 59, dans lequel Allah dit :
"Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux."
Ici, une critique de la religion, en tant que facteur d’aliénation. L’être humain attribue à la divinité la responsabilité d’un sort qui ne lui doit rien (« L’homme fait la religion, ce n’est pas la religion qui fait l’homme. ») ; il s’astreint à respecter des obligations et interdits qui, souvent, entravent son épanouissement ; il se soumet volontairement à des autorités religieuses dont la légitimité se fonde soit sur le fantasme de leur rapport privilégié au divin, soit sur leur spécialisation dans la connaissance du corpus religieux, Les religions sont des survivances idéologiques d’époques révolues depuis fort longtemps : la religion est « fausse conscience du monde »
Il serait préjudiciable qu’au nom de la laïcité, certains utilisent un discours hargneux, insultant teinté de racisme, pour stigmatiser leurs concitoyennes et concitoyens. Non donc aux tentatives de pervertir le débat et d’imposer, en guise de solutions, des mesures radicales.
L’exemple de la France, qui a conclu par le vote d’une loi le 15 mars 2004 qui interdit les signes « manifestant ostensiblement une appartenance religieuse », dans les établissements d’enseignement primaire et secondaire peut être servir d’exemple pour le Québec. Cette loi ne s’applique qu’aux établissements publics et ne concerne pas les établissements privés, qui sont libres d’autoriser le port de signes religieux ostentatoires, pouvant donner ainsi l’impression. Le jour où le Québec veut être bien métissé, alors nous devons être cohérents avec nous mêmes et interdire ce symbole, cet étendard de l’apartheid sexuel et symbole de l’ordre moral décrit et imposé par ces intégristes aux populations issues de l’immigration. Si cette loi vient à passer, le fossé entre ces populations et le reste des travailleuses et des travailleurs au Québec s’en trouverait élargi, alors que la tâche de le combler est l’une des conditions indispensables pour substituer le combat commun contre le néolibéralisme au choc des barbaries.