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Non à la fermeture de Wall Mart de Jonquière

Pour une loi interdisant les licenciements collectifs pour des motifs antisyndicaux

par Robert Tremblay

lundi 14 février 2005

En annonçant la fermeture de son magasin de Jonquière pour le 6 mai prochain, Wall Mart met fin au processus de négociation d’une première convention collective.

Wall Mart n’a aucune raison économique de fermer son magasin de Jonquière. Wall Mart ne cherche pas par cette fermeture à s’adapter à une demande insuffisante. Il ne s’agit pas de faire face à ’un problème de rentabilité économique. Il ne s’agit pas d’un geste posé dans le cadre d’un plan de restructuration.

C’est un licenciement collectif froid et calculateur, visant l’intimidation et l’écrasement de toute velléité d’affirmer une dignité collective. C’est un acte d’intimidation pur et simple qui s’adresse à l’ensemble du mouvement syndical. Wall Mart cherche, par là, à casser la campagne de syndicalisation qui se développait. C’est pourquoi la lutte des travailleuses et des travailleurs de Jonquière doit devenir le combat de tout le mouvement syndical québécois et des progressistes de l’ensemble du Québec.

Le gouvernement libéral n’a pas le droit de se laver les mains face à un drame social qui touche une région déjà fort éprouvée. Le ministre du travail prétend que ce geste relève de la liberté d’entreprise. Cela n’est pas vrai. C’est le geste d’une entreprise socialement irresponsable qui n’hésite pas provoquer des dégâts sociaux pour imposer ses modes de gestion et ses appétits de profits toujours plus mirobolants.

La bataille ne peut reposer sur les seules épaules des travailleuses et des travailleurs directement visés par ce licenciement collectif. Nous avons besoin d’une loi qui interdise les licenciements dans les entreprises industrielles ou commerciales qui font des bénéfices. Le gouvernement Charest doit reconnaître le caractère inacceptable de ce licenciement collectif et exiger de l’entreprise revienne sur sa décision. Il doit adopter une loi qui interdise ce type de licienciement. À l’heure où les actionnaires imposent des modes de gestion qui conduisent à des licenciements collectifs même dans les entreprises rentables, les mouvements syndical, populaire et progressiste doivent dire haut et fort, que le droit des entreprises de licencier pour protéger leur droit d’exploiter n’est pas recevable socialement.

Une campagne autour de cet objectif est possible car la décision de Wall Mart a provoqué une profonde indignation et un fort sentiment d’injustice face à la nature scandaleuse de cette décision.

Cette remise en cause du pouvoir patronal ne peut s’appuyer que sur une mobilisation massive. Les moyens de cette campagne doit être l’objet de débats dans les organisations syndicales, populaires, féministes, jeunes... : référendums d’initative populaires dans les différentes régions autour d’une telle loi ; boycottage des Wall Mart dans des régions ciblées, campagnes de pétititon, dénonciation de la complicité du gouvernement Charest qui par son refus d’agir se fait complice de tels agissements.

La solidarité et l’unité active et militante contre de tels agissements anti-sociaux s’impose !