Depuis deux mois, les étudiants et les étudiantes du Chili sont mobilisées pour demander des réformes visant un système d’éducation public, gratuit et égalitaire. Le mouvement étudiant s’est concrétisé par une grève nationale et l’occupation de centaines d’établissements secondaires et universitaires, devenant la plus grande mobilisation sociale depuis la fin de la dictature.
Le 21 juillet 2011, Recaredo Gálvez Carrasco, secrétaire général de la Fédération étudiante de l’Université de Concepción, a été arrêté par les forces policières chiliennes. Le lendemain, les autorités ont accusé le dirigeant étudiant de tentative d’homicide et port d’armes illégal, accusations pour lesquelles Recaredo demeure aujourd’hui en prison préventive.
Au moment de son arrestation, Recaredo participait à une manifestation étudiante unitaire exigeant du gouvernement une réponse aux demandes des étudiants en faveur d’une éducation publique et gratuite, et aux demandes des habitants de la région victimes du tsunami du 27 février 2010. De retour à l’Université de Concepción, à la fin d’une manifestation pacifique, les forces de l’ordre ont tenté de dissoudre la manifestation et d’entrer sur le campus, générant un affrontement entre policiers et manifestants. L’action provocatrice et agressive des unités antiémeutes des carabiniers a été dénoncée par plusieurs participants et témoins de l’événement.
C’est dans ce contexte que s’est réalisée l’arrestation de Recaredo, accusé de lancer des bombes incendiaires sur les forces de l’ordre. Le seul élément avancé comme preuve contre l’accusé consiste en deux bouteilles vides dont le ministère public prétend qu’elles devaient servir à fabriquer un cocktail Molotov. Pourtant, aucune trace de combustible n’a été trouvée sur le corps ou les effets personnels de l’accusé. Recaredo nie catégoriquement avoir été en possession des bouteilles trouvées dans son sac à dos et avoir participé aux actions violentes dont on l’accuse.
Nous dénonçons vigoureusement la détention abusive de Recaredo Gálvez Carrasco, dirigeant étudiant ciblé pour son rôle politique dans le mouvement étudiant chilien.
Nous enjoignons aux autorités chiliennes de libérer immédiatement Recaredo Gálvez Carrasco et d’en finir avec la répression de militants sociaux.
Finalement, nous exprimons notre inquiétude à l’égard de la montée de la persécution judiciaire envers les citoyens et citoyennes qui prennent part à des manifestations politiques, au cours des dernières années au Chili. Les procédures judiciaires abusives et l’application de la loi antiterroriste envers des organisations sociales ou autochtones ont été dénoncées par diverses organisations internationales de défense des droits humains.
Journal web La Gauche
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