Par Christian Montmarquette.
Après avoir pris connaissance de l’article du journal Le Plateau, daté du
16 février 2003, sur Daniel Turp, prochain candidat péquiste de la circonscription de Mercier. - dont le slogan est « Rallier pour gagner ». - J’ai bien été contraint de constater que le PQ va tenter de diviser le vote progressiste, en menant pour les prochaines élections provinciales, une campagne axée sur la justice sociale.
Je me désole de voir jusqu’à quel point M. Turp peut s’illusionner en croyant qu’il pourra changer les choses à partir de la plate-forme d’une circonscription locale et au sein d’un parti résolument insensible aux épreuves et aux restrictions qu’il qu’il a fait subir à la classe sociale la plus fragilisée de notre société.
Quand on parle de justice sociale, on fait généralement allusion à la loi sur la sécurité du revenu. Une loi de qui relève de la gouvernance nationale et des orientations fondamentales d’un parti. Or, l’on sait que le gouvernement PQ est actuellement sur la défensive avec la loi 112. Une loi électoraliste, surtout faite de vœux pieux et d’une soi-disant « d’observation de la pauvreté » ; sans grandes conséquences et engagements concrets pour lui en matière de pauvreté et d’exclusion sociale.
Je crois que Monsieur Turp, s’il est vraiment en faveur cette justice sociale dont il se réclame, devrait revoir ses positions ou, sa décision de joindre le parti auquel il prête allégeance. Car on sait que depuis 1995 que le PQ n’a cessé de faire régresser les conditions des personnes les plus défavorisées pour atteindre et maintenir son fameux « déficit zéro ». Notamment avec le retrait de la gratuité des médicaments au Ministère de l’Emploi et de la Solidarité.
À titre de second exemple. Il aura fallu des années de pressions de la part des divers groupes de droits, représentant les personnes assistées sociales, pour que le PQ retire de peine et de misère, à reculons et six mois trop tard, la coupure régressive et antisociale de cinquante dollars pour partage de logement à la sécurité du revenu. Et ce, alors que le Québec vivait l’une de ses pires crises de l’habitation jamais connues.
– Dois-je préciser que l’on ne coupe plus la prestation pour partage de logement, à condition de ne pas le partager en couple. Car dans ce cas, même encore aujourd’hui, c’est du montant total dont on prive les bénéficiaires. - Mais il ne faut pas s’en étonner, car c’est ce même gouvernement et ces mêmes péquistes qui taxent l’entraide et le secours mutuel entre de ces pauvres malchanceux-SES.
Et maintenant, il faudrait les croire sur parole quand ils se prétendent progressistes ?
Comment donner la moindre crédibilité à cette candidature opportuniste et purement stratégique ? Si le PQ voulait se donner des airs de justice sociale, il aurait pu le faire bien avant aujourd’hui. Mais il semble que la soi-disant : « obsession de la pauvreté » du premier ministre Landry, se révèle être bien plus une obsession de ne pas perdre le vote des pauvres, plutôt que d’améliorer leurs conditions de vie.
Non vraiment. Quand il dit qu’il veut « Rallier pour gagner », je crois que Monsieur Turp, est bien plus là pour gagner qu’autres choses…
S’il a vraiment des aspirations progressistes, il devrait joindre l’UFP.
Voir l’article d’Alain Perron du 16 février 2003 dans le journal Le plateau : www.leplateau.com