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LOI SUR LA PAUVRETÉ :

IL NE FAUT PAS RELÂCHER LA PRESSION, SELON L’UFP

vendredi 27 décembre 2002, par Molly Alexander, Pierre Dostie

Montréal, 18 décembre 2002. L’Assemblée nationale du Québec a adopté à l’unanimité le projet de loi 112 sur la pauvreté. Le Collectif pour une loi sur l’élimination de la pauvreté aura réussi, grâce à une colossale démarche de mobilisation populaire, à forcer les parlementaires à se commettre quelque peu sur le thème de la pauvreté. Mais si la loi déclare quelques beaux principes généraux, elle ne fournit pas les moyens concrets de les appliquer.

La couverture des besoins essentiels n’est pas garantie

La loi qui a été adoptée, malgré certaines de ses prétentions, ne vise pas l’élimination de la pauvreté comme telle mais engage le gouvernement du Québec à examiner toutes ses futures législations en regard de leur impact sur la pauvreté. Elle reconnaît par ailleurs le principe d’un barème plancher ou d’une « prestation minimale intouchable » mais voilà : elle ne fixe pas le montant de celle-ci ni ne reconnaît le principe qu’elle devrait couvrir les besoins essentiels. Le chat devrait sortir du sac dans 60 jours, soit le délai établi pour qu’un plan d’action précise ces éléments. De plus, la demande à l’effet de rétablir la gratuité des médicaments pour toutes les personnes assistées sociales et les personnes âgées recevant le supplément de revenu garanti n’a pas été entendue. Cette simple mesure aurait eu un effet concret sur la pauvreté. En bref, une loi qui fait une belle déclaration de principe « de tendre vers un Québec sans pauvreté » mais qui ne précise pas de réelle mesure concrète pour le moment. Le gouvernement péquiste et les autres partis néolibéraux représentés à l’Assemblée nationale auront réussi à récupérer une lutte sociale épique sur un thème incontournable à la veille d’une élection générale.

Lutter contre la pauvreté sans partager la richesse ?

Selon l’UFP, il faut d’abord appliquer le Pacte international relatif aux droits économiques de l’ONU, en reconnaissant « le droit à toute personne à un niveau de vie suffisant pour elle-même et sa famille, y compris une nourriture, un vêtement et un logement suffisants ». Ce droit implique un revenu minimum garanti au-dessus du seuil de pauvreté tel que fixé par le Conseil de la santé et du bien-être. Pour ce faire, il faut d’abord s’assurer que les richesses qui sont créées par le travail soient mieux partagées au sein de la société, par le moyen notamment d’une réforme majeure de la fiscalité (davantage progressive, augmenter la part des entreprises, abolir les paradis fiscaux, établir une taxe sur les transactions financières et boursières, etc.). Pour les porte-paroles de l’UFP, la lutte à la pauvreté nécessite la mise en place d’un ensemble de lois et mesures sociales qu’il s’agit de bonifier et non d’en restreindre la portée comme le gouvernement péquiste s’emploie présentement à faire. Par exemple, l’accès à la syndicalisation, l’augmentation du salaire minimum, l’équité salariale, les mesures anti-discriminatoires, la réduction de la semaine de travail et le partage de l’emploi sans perte d’avantage, le logement social, un accès universel et gratuit à l’éducation et la santé, un régime universel et gratuit d’assurance-médicament, etc.).

Pour Molly Alexander et Pierre Dostie, porte-paroles de l’UFP, il ne faut pas relâcher la pression sur le gouvernement car « nous sommes encore loin d’une loi sur l’élimination de la pauvreté ».