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Charest consulte ! Une pure opération de communication, une basse manoeuvre. Le boycottage s’impose !

dimanche 8 février 2004, par Bernard Rioux

La mobilisation syndicale et populaire des derniers mois a commencé à miner la légitimité du gouvernement Charest. Avec moins de 30% d’appui dans les intentions de vote, le gouvernement a commencé à comprendre qu’il pourrait payer très cher sa sous-estimation grossière de la résistance populaire, son arrogance et sa fermeture affichée aux attentes de la majorité de la population.

C’est pourquoi il propose maintenant, de la tenue de forums de consultation qui se tiendront dans les différentes régions du Québec sur les thèmes suivants :

 la santé et les services sociaux,

 l’éducation, la formation et l’emploi,

 la famille et le développement social,

 le développement économique régional et durable.

Ces forums déboucheront sur la tenue d’une rencontre nationale à l’automne.

Le gouvernement a-t-il changé d’un iota ses intentions et son programme ? Nullement. Au dernier Conseil général du Parti libéral du Québec, le Premier ministre Charest a d’ailleurs appelé ses troupes à garder le cap. Pour Charest, les lois anti-syndicales sont là pour rester. La réingénérie de l’État - le rapetissement des services publics et la privatisation de secteurs entiers, la généralisation de la tarification- est encore dans ses plans. Il continue de prétendre qu’on ne peut plus se payer les services publics actuels mais il garde le cap sur les baisses d’impôt. Bref, il continuera d’appliquer les politiques néolibérales qui ont déjà eu dans le passé et qui auront comme conséquence dans l’avenir d’appauvrir la population et de favoriser la concentration des richesses dans les sommets de la société. On ne peut donc accorder aucune crédibilité à ces prétendues forums de consultation du gouvernement libéral qui ne sont que des exercices de communication pour tenter de gagner la population à ses politiques et pour démontrer qu’il sait prêter l’oreille aux aspirations de la population. Il y a une simple attitude à prendre face à ces consultations, un boycott pur et simple.

En conférence de presse, à sa sortie du Conseil national du Parti Québécois, Bernard Landry n’a pas hésité une seconde à offrir à Jean Charest sa collaboration. Il y voit la possibilité de la restauration du dialogue et la possibilité d’un apaisement du climat de confrontation. Mais ce climat de confrontation, n’est pas d’abord lié au style de gouvernance du gouvernement Charest mais à ses politiques concrètes qui attaquent les acquis sociaux des classes ouvrière et populaires, qui menacent l’environnement, qui détériorent la situation des femmes dans notre société. Ce gouvernement ne comprendra qu’une chose : la détermination et l’unité dans l’action des forces populaires dans des actions d’ensemble plus vaste encore que celle qui ont été mis de l’avant à l’automne dernier.

La manœuvre du PLQ (avec l’appui explicite du PQ) est claire : faire dérailler le processus d’unification dans la lutte, par ses forums de consultation, alors qu’en parallèle (l’expression est de Charest lui-même) le gouvernement libéral continuera d’aller de l’avant avec ses politiques de réingénérie. Participer à de tels forums serait se laisser enfarger, encore une fois, dans les manœuvres des néolibéraux comme cela a été le cas en 1996. L’ensemble des organisations syndicales, populaires, féministes, des jeunes et des aînéEs doivent plutôt envisager la tenue d’États généraux de la société civile d’en bas (un véritable Forum social au Québec), pour dépasser la dispersion actuelle de la résistance se donner un programme commun de lutte et d’action partagées, pour construire concrètement, ensemble, les perspectives d’une grève générale pour bloquer l’offensive du gouvernement Charest !