On l’a vu : avec les lois du bâillon passées à toute vapeur au mois de décembre dernier, le gouvernement Charest n’a pas hésité à prendre les grands moyens pour - « réingénierie » néolibérale oblige - imposer « sa loi » au mouvement syndical et communautaire. Modification de l’article 45, loi 30, loi 8, loi 25, etc., les mesures vont toutes dans le même sens et indiquent bien qu’il s’agit d’une attaque frontale dont on ne pourra se protéger efficacement que si on se donne les moyens d’y faire face, tous et toutes ensemble.
La brusque volte-face de Charest face à la construction de la centrale au gaz du Suroit est là pour nous le rappeler : au delà des manifestations proprement dites organisées par les écologistes, ce que redoutait Charest, c’est une extension de la contestation sociale initiée par le mouvement syndical et communautaire. Il ne voulait pas que s’ouvre un autre front de contestation devant lui. En ce sens, cette victoire n’est pas seulement celle des écologistes. Elle est celle de tous ceux et de toutes celles qui, depuis décembre, se sont mobilisés contre le gouvernement. Face aux mobilisations et à l’insatisfaction de près de 70 % de la population, Charest a lancé des forums de consultation, espérant créer une diversion et faire écran à ce qu’il préfère maintenant appeler la « modernisation » de l’État...
L’unité dans l’action
On voit facilement les leçons qu’on peut en tirer : quand une mobilisation est intelligemment menée et surtout quand elle se donne les moyens de s’élargir, elle finit toujours par être gagnante. D’où l’importance de relancer aujourd’hui la contestation sociale contre Charest et de lui donner un second souffle. Certes, ont déjà été votées dans les syndicats locaux des journées de grève. Certes, a déjà été pensé un agenda de mobilisation avec quelques dates-clef : 8 mars, 14 avril, 1er mai. Mais si toutes ces actions appréhendées reflètent bien les frustrations diffuses que tant de citoyens et de citoyennes du Québec ressentent actuellement, il manque de beaucoup qu’elles puissent à elles seules relancer une mobilisation collective suffisamment forte pour faire à nouveau reculer Charest. . Voilà pourquoi on a besoin comme jamais de mots d’ordre et de propositions d’action collectives qui favorisent en même temps l’unité la plus large et l’approfondissement
même de la mobilisation. Pensons à la nécessaire unité des secteurs public et privé, à l’unité intersyndicale, à celle des mouvements étudiant et populaire. En ce sens, l’UFP appuie les plans d’action adoptés par leurs instances respectives, incluant celui de la grève générale. Une mobilisation unitaire, des actions concertées autour de revendications partagées par tous et toutes permettraient au mouvement social non seulement de se faire entendre, mais encore d’arrêter le bulldozer de la « réingénierie » Charest.
L’équipe mobilisation solidarité de l’UFP