Pointe-aux-Trembles, le 9 mai 2008
Près d’une personne sur trois décroche avant d’obtenir son diplôme d’études secondaires dans le quartier Pointe-aux-Trembles ; l’insuffisance des ressources financières est la raison évoquée par 70 % des jeunes décrocheurs et 50 % des étudiantes et des étudiants universitaires vivent dans la pauvreté. Le décrochage scolaire est une tragédie sociale. L’endettement étudiant est écrasant pour l’avenir du Québec. Pauvres et « carrément dans le rouge », comment ces jeunes peuvent-ils espérer fonder une famille ? Voilà pourquoi Québec solidaire préconise la gratuité scolaire, l’élimination de l’endettement étudiant et un investissement majeur dans l’éducation.
La situation s’explique ainsi : les frais afférents des universités ont augmenté de 260 % en 15 ans, même si les frais de scolarité sont « gelés ». Au niveau primaire et secondaire, les nombreux frais supplémentaires (le service de garde, les sorties, la gardienne ou les heures de travail perdues pour les journées pédagogiques, sans oublier le casse-tête annuel de la semaine de relâche) s’accumulent dans le budget familial, alors que l’éducation publique est pourtant réputée gratuite. Le sous-financement chronique de tous les paliers de l’éducation oblige les institutions à faire payer aux étudiants et à leurs parents un service essentiel au développement de la société québécoise.
Les autres partis sont obsédés par le produit intérieur brut (PIB), les chiffres leur parlent. Pour Québec solidaire se sont les gens qui comptent. Nous misons aussi sur un autre indice de la richesse des peuples : l’indice de développement humain (IDH) qui mesure la vitalité des populations, leur bien-être individuel et collectif. En tant qu’indicateurs de la capacité de la population à participer aux décisions qui la concerne, le taux d’alphabétisation et le partage du savoir sont des facteurs clés de l’IDH.
Le droit à droit à l’éducation et son accessibilité pour tous, de la garderie aux études postdoctorales, est reconnu par l’ONU, en particulier dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC). Signé par le Québec en 1976, il oblige les États à rendre l’enseignement supérieur accessible à tous ; l’article 13 mentionne même la gratuité scolaire comme moyen d’y arriver. Or l’ONU a blâmé le Québec pour l’augmentation des frais d’études depuis 1998.
Alors que les autres partis ont fait le choix de l’économie du savoir et de la marchandisation de l’éducation, Québec solidaire valorise l’éducation publique, gratuite, laïque et de qualité et se donne les moyens d’assurer l’accessibilité au droit individuel et collectif qu’est l’éducation. Le parti prévoit réaliser la gratuité scolaire en éliminant les frais de scolarité et les frais afférents, du préscolaire à l’université. Québec solidaire veut aussi réformer le système d’aide financière aux études pour éliminer l’endettement étudiant. Enfin, le parti appelle au réinvestissement de l’État dans l’éducation.
Et c’est faisable : il est estimé que la gratuité scolaire coûte deux fois moins cher que la baisse d’impôts de 1 % du gouvernement Charest. Comme le rappelle le dicton : l’ignorance coûte cher.
Marie Josèphe Pigeon
Données tirées de :
Centraide du Grand Montréal, Journal, vol. 22, no 1, p.6
MEPACQ, La gratuité scolaire.
JONATHAN VALLÉE-PAYETTE, (19-11-07), Presse-toi à gauche