Québec, 1er juillet 2002 — Fête de la confédération pour les uns, journée nationale du déménagement pour les autres, le 1er juillet de cette année aura été marqué par une crise du logement sans précédant jetant des milliers de ménages à la rue un peu partout dans la "belle province" du "pluss meilleur pays du monde". C’est pour dénoncer cette situation inacceptable qu’une cinquantaine de personnes, des sans-logis et des supporters, ont plantés aujourd’hui, en plein cœur de Québec, le camping des sans-logis. Cette action était organisée par cinq groupes populaires de Québec. Ils réclament un réinvestissement du fédéral dans le développement du logement social supérieur à celui consenti dans le logement abordable.
Le rassemblement, par une chaleur intense, a débuté en face du 920 De la Chevrotière, lieu d’un "squat" ouvert le 17 mai dernier dans le cadre d’une autre action visant à dénoncer la crise du logement. La solidarité entre les occupantEs et les futurs campeurs est grande, en effet, les premiers ont acceptés de faire la bouffe tout le long de l’action et ont permis à tout un chacun d’utiliser le squat comme base arrière. Après 1 heure de préparatifs, un cortège a été formé pour monter dans le Vieux et aller organiser le campement. Le lieu choisi, de propriété fédérale, est de circonstance étant donnée la date.
Le fédéral dans la ligne de mire
Fête de la confédération oblige, les campeurs ont décider de cibler Ottawa pour la première journée du camping des sans-logis, qui s’est installé pour le moment sur un terrain fédéral, la Place George V. "On met notre grain de sel dans la cérémonie officielle" disent les campeurs. D’après les groupes populaires, la responsabilité du gouvernement fédéral dans l’actuelle crise du logement est énorme. En effet, si le gouvernement fédéral ne s’était pas retiré des programmes de développement au début des années 1990, on ne parlerait pas de crise du logement, puisqu’il y aurait 50 000 logements sociaux de plus au Québec actuellement.
Le ministre fédéral de l’habitation lui-même reconnaissait en conférence de presse, lors du lancement du programme de logement abordable, que l’action de son gouvernement "ne règlera pas la crise du logement et permettra tout juste de stopper l’hémorragie". Pourtant, malgré des surplus indécents de l’ordre de 6 milliards de dollars, le gouvernement fédéral refuse de réinvestir dans un véritable programme de logement social. Ce ne sont certainement pas les 162 millions $ en cinq ans qu’Ottawa investira au Québec qui répareront tous les torts causés par son retrait du logement social. Les groupes communautaires réclament rien de moins qu’un investissement fédéral supplémentaire de 2 milliards $ par année clairement destiné au développement de nouveaux logements sociaux.
Demain : pique-nique au Parlement
Demain, le 2 juillet, les campeurs prévoient aller pique-niquer au Parlement du Québec (dès 12h30) pour souligner la responsabilité du gouvernement provincial dans l’aggravation de la crise du logement. Toute la population est invitée.
Les revendications de l’action-camping des sans-logis :
– Un hébergement temporaire, gratuit et adéquat pour toutes les personnes sans-logis le premier juillet. - Une place en HLM ou un logement décent pour toutes les personnes sans-logis. - L’abolition immédiate de la coupure pour partage de logement. - Un moratoire sur la conversion de logement locatif en propriétés divises (condominiums). - Un véritable programme de logement sociaux incluant un grand chantier de logement social de 8000 unités (dont la moitié en HLM) livrable le 1er juillet 2003. - Une loi contre la discrimination dans la recherche de logement et un gel des loyers.
L’action-camping des sans-logis fait suite à un ultimatum aux autorités lancé le 25 juin dernier par cinq groupes communautaires du secteur de l’habitation. Elle vise à dénoncer la crise du logement et exiger des solutions à court, moyen et long terme. Elle est une initiative du Comité des citoyens et des citoyennes du quartier Saint-Sauveur, du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, du Comité logement développement et femmes, du Bureau d’animation information logement (BAIL) et de l’Association pour la défense des droits sociaux (ADDS). Tous les matins, à 9heures, le programme de la journée est déterminé collectivement. Les campeurs évalueront au jour le jour si l’action continue ou pas.