Modèle de lettre pour les député-e-s
Objet : Non à une loi spéciale pour l’UQAM
Madame la Députée,
Monsieur le Député,
Au moment même où la communauté uqamienne célébrait les 40 ans de
l’Université du Québec à Montréal (UQAM), la ministre de l’Éducation
lançait jeudi 9 avril un ultimatum à notre université. À défaut d’une
entente entre la direction et les professeur-e-s de l’UQAM, le
gouvernement « prendra ses responsabilités », a-t-elle annoncé. Face à la
lutte historique que mène la communauté uqamienne, cette déclaration
laisse présager le pire : une loi spéciale visant à forcer le retour en
classe.
L’adoption d’une telle loi exprimerait un profond mépris envers l’UQAM et
sa communauté. Au lieu de maintenir cette université dans un état
précaire, il faut la refinancer adéquatement. De plus, cette loi spéciale
représenterait un véritable affront à la démocratie, en minant le droit à
la négociation collective et le droit de grève.
Si le gouvernement souhaite prendre ses responsabilités, cela doit se
traduire par des solutions au problème de sous-financement chronique de
l’UQAM. Cette université subit le ratio élèves/profs le plus élevé au
Québec. De plus, les professeur-e-s de l’UQAM sont payé-e-s 10 % de moins
que leurs collègues d’autres universités. Ce sous-financement cause
également l’effritement de plus en plus marqué de l’accessibilité aux
études à l’UQAM. Ces dernières années, de nombreuses hausses de frais ont
été imposées aux étudiantes et aux étudiants.
Rappelons que près de 53 % des étudiantes et étudiants de l’UQAM sont les
premiers de leur famille à accéder aux études universitaires. C’est
pourquoi un refinancement public et adéquat de l’UQAM est nécessaire afin
qu’elle puisse continuer à remplir son rôle dans la démocratisation de
l’éducation au Québec.
De plus, ce refinancement permettrait d’assurer des conditions de travail
et salariales décentes pour les autres employé-e-s de l’UQAM, présentement
en négociation. À défaut d’un tel refinancement, c’est d’autres conflits
de travail qui sont à craindre et qui viendront perturber le cours normal
des activités académiques de l’UQAM.
Devant le dépôt probable d’une loi spéciale à l’Assemblée nationale
forçant le retour au travail des professeur-e-s de l’UQAM, j’espère que
vous vous opposerez à cette manière de faire qui contrevient aux principes
de la négociation équitable et au droit de grève. Est-il nécessaire de
rappeler qu’un règlement négocié vaudra toujours mieux qu’un décret imposé
?
Une loi spéciale ne réglera aucunement les problèmes de l’UQAM et ne fera
très probablement qu’envenimer le conflit. Forcer un retour en classe dans
ces conditions serait bien la preuve que l’État se soucie prioritairement
du taux de diplomation sans égard à la qualité de l’enseignement.
J’espère que, comme député-e, vous prendrez prochainement vos
responsabilités pour défendre une éducation accessible et de qualité à
l’UQAM.
Je vous prie d’agréer, Madame la Députée, Monsieur le Député, l’expression
de ma haute considération.
Nom du/de la signataire
—
Modèle de lettre pour la ministre
Madame Michelle Courchesne
Ministre
Ministère de l’Éducation
Objet : L’UQAM est en danger
Madame la Ministre,
Comme vous le savez, l’Université du Québec à Montréal (UQAM) a été créée
il y a 40 ans. Il s’agissait notamment de donner à toutes et tous une
chance égale d’accéder à des études supérieures, entre autres aux
francophones et aux femmes qui avaient difficilement accès à l’université
par manque de place ou d’argent. L’UQAM a fort bien répondu à son objectif
en permettant à 200 000 personnes de poursuivre des études universitaires.
Sans l’UQAM, plusieurs de ces personnes n’auraient tout simplement jamais
fréquenté l’université.
L’UQAM est au cœur du développement de la société québécoise tant par son
apport scientifique qu’artistique. Dans bien des domaines, l’UQAM a réussi
à obtenir une reconnaissance notoire. Tout cela, l’UQAM l’a réussi malgré
un sous-financement chronique qui dure depuis sa fondation.
Malheureusement, elle s’essouffle et peine à remplir sa mission qui la
distingue des autres universités montréalaises. L’UQAM est en danger et,
par le fait même, c’est l’accessibilité aux études supérieures, la qualité
de l’enseignement, la qualité des services, la qualité de la vie
universitaire qui en souffre. Il est impossible de rester les bras
croisés.
Pour se sortir de ce marasme, l’UQAM a besoin que le gouvernement lui
accorde un réinvestissement suffisant. Autrement, c’est la qualité de son
enseignement et de ses futur-e-s diplômé-e-s qui est menacée. À terme,
c’est la pérennité même de cette institution qui est compromise ainsi que
tout ce qu’elle représente. Il vous faut agir rapidement, Madame la
Ministre.
Rappelez-vous que le développement d’une société passe par le
développement de sa collectivité et qu’il nécessite une éducation
accessible et de qualité.
Nom du/de la signataire