Québec, 6 mars 2004 - Le Comité de solidarité avec Mohamed Cherfi et le pasteur Gérald Doré de l’Église unie St-Pierre dénoncent l’arrestation cavalière de Mohamed Cherfi, réfugié algérien. Mohamed Cherfi était en sanctuaire à l’Église Unie St-Pierre depuis le 10 février dernier afin d’éviter sa déportation vers l’Algérie où il craint pour sa vie.
Cette arrestation vient briser une tradition séculaire du droit au sanctuaire, ce qui est une première inacceptable dans l’histoire du Canada. " L’Église unie, où s’était réfugié Mohamed Cherfi, considère qu’il s’agit d’un devoir moral d’offrir asile à toute personne dont la vie est en danger lorsque l’État ne prend pas ses responsabilités ", nous dit Gérald Doré. L’événement prend d’autant plus d’importance considérant que seule une décision politique pouvait conduire à une telle intervention.
Nous faisons face à un véritable déni de justice de la part des autorités québécoises et canadiennes. En effet, un mandat d’arrestation de la Cour municipale de Montréal - sous le prétexte absurde qu’il aurait changé d’adresse sans en avoir avisé les autorités depuis qu’il est en sanctuaire - a été utilisé, puis retiré, pour l’arrêter illégalement et le détenir, sans que jamais Mohamed Cherfi ne puisse exercer ses droits fondamentaux et se défendre devant une cour de justice. Derrière une opération policière aux allures banales, nous ne pouvons que soulever la question d’un abus de droit, orchestré à haut niveau par des autorités gouvernementales, afin de faire taire un défenseur des droits de la personne. Ce n’est que le dernier, et le plus grave, d’une longue série de procédés douteux et arbitraires dans le cas de Mohamed Cherfi, indignes d’un État dit démocratique et qui se targue de promouvoir les droits et libertés fondamentales. Tout cela, alors que le seul crime de Mohamed a été d’avoir défendu la justice publiquement et avec courage. " Il pensait avoir trouvé un État de droit où la liberté d’expression, d’association et de manifestation sont respectés, contrairement à ce qui se passe en Algérie, souligne Louise Boivin conjointe de Mohamed. Celui-ci est en état de choc et il est inacceptable de faire subir cela à un innocent ", poursuit-elle. L’enjeu central est maintenant que les autorités gouvernementales respectent les droits et libertés les plus fondamentales dans une société démocratique.
Les ministres concernés ont encore le pouvoir de revenir sur leur décision et d’accorder à Mohamed Cherfi les droits fondamentaux reconnus à toute personne dans les conventions internationales signées par le Canada. Nous interpellons la Ministre des Relations avec les citoyens et de l’Immigration du Québec, Michelle Courchesne, qui a passé le dernier mois en consultations publiques pour définir les orientations de son gouvernement en matière d’immigration. Quelle image donne-t-on aux immigrants et immigrantes avec de tels procédés ?
Enfin, nous exigeons des autorités fédérales qu’elles s’assurent du rapatriement de Mohamed Cherfi dans les plus brefs délais, pour des motifs humanitaires pour le moins évidents. Mesdames Judy Sgro et Anne McLellan, respectivement ministres de la Citoyenneté et de l’Immigration et de la Sécurité publique et de la protection civile, monsieur Denis Coderre, ministre lié au Conseil privé qui assure une coordination entre les différents ministères dont celui de l’immigration et de la protection civile, de même que monsieur Paul Martin, Premier ministre du Canada, ont le pouvoir d’intercéder auprès des autorités américaines et de permettre à Mohamed de rentrer chez lui, au Canada. Ces personnes ont le pouvoir et le devoir d’intervenir.
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Comité de soutien et de solidarité à Mohamed Cherfi
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