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Deux agents tentent de soudoyer un ex-candidat de l’UFP

L’UFP dénonce le SCRS et interpelle la ministre responsable

jeudi 8 janvier 2004, par Pierre Dostie

dimanche 11 janvier 2004

Montréal, le 8 janvier 2004. Un militant de l’Union des forces progressistes et ex-candidat dans la circonscription d’Iberville aux élections générales du 14 avril 2003, qui se trouve également à être un militant altermondialiste, M. Guillaume Tremblay, a reçu la visite hier vers 14 heures de deux agents du Service canadien de renseignement et de sécurité (SCRS). Ces derniers lui ont offert des " subventions " s’il acceptait de leur donner des renseignements sur des militants altermondialistes qui projetaient faire usage de violence lors de manifestations. L’UFP dénonce avec vigueur cette pratique inqualifiable et réclame des explications au ministre responsable du nouveau superministère du renseignement et de la sécurité publique mis sur pied par le premier ministre Paul Martin dès son arrivée en fonction.

Les deux agents, dont l’un se nomme Philippe Thibault, qui a même laissé sa carte de visite, ont commencé par dire qu’ils poursuivaient les mêmes objectifs non violents que M. Tremblay et que cela justifiait pour eux une collaboration avec le SCRS. Ils ont ajouté qu’il devait se méfier du Dr Amir Khadir, également membre de l’UFP et ex-candidat dans Mercier aux élections générales du 14 avril dernier, car celui-ci " aurait des liens avec des groupes terroristes ". On sait que MM. Khadir et Tremblay ont été parmi les 300 personnes incarcérées abusivement en juillet dernier lors d’une manifestation à l’occasion d’une rencontre de l’OMC à Montréal. Les deux agents du SCRS ont alors offert à M. Tremblay un accès facile à des " subventions " s’il leur fournissait toute information concernant des militants faisant ou prônant l’usage de la violence.

L’Union des forces progressistes tient à préciser qu’elle n’a rien à cacher et qu’elle fonctionne ouvertement dans le cadre des règles démocratiques en vigueur dans la société québécoise et canadienne. Si elle ne prône pas l’usage de la violence, mais bien plutôt des approches éducatives et de mobilisation pacifiques de masse pour réclamer les changements à la société, elle n’en dénonce pas moins les allégations proférées à l’endroit de ses dirigeants (M. Khadir est responsable de la commission politique de l’UFP), les tactiques d’intimidation et les tentatives pour soudoyer ses membres ou toute personne en vue d’obtenir des informations en matière de sécurité. De toute façon, l’on sait que les renseignements recueillis par de tels moyens sont d’une valeur douteuse.

En point de presse ce midi, le Dr Amir Khadir et M. Guillaume Tremblay ont demandé des explications à madame Anne McLellan, ministre de la Sécurité publique et de la protection civile, responsable du SCRS et ont exprimé leur inquiétude pour l’intégrité et la sécurité des citoyens de ce pays qui sont exposés aux conséquences de telles pratiques. Dans un communiqué, le porte-parole de l’UFP, Pierre Dostie, s’est demandé si cet événement n’est pas " le début de la chasse aux sorcières que le milieu de la défense des droits de la personne appréhende " depuis la mise en place du superministère " du renseignement et de la répression " que le premier ministre Martin s’est empressé de mettre sur pied dès sa nomination, comme preuve de sa bonne volonté de rapprocher le Canada des É.-U. vu le froid qui s’est installé lorsque l’armée étatsunienne a envahi l’Irak malgré les mises en garde du Canada et les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.