Les propositions avancées par le PLQ, l’ADQ et le PQ depuis le début de la campagne électorale ne dérogent en rien à la politique libérale : maintenir le travail précaire, diminuer massivement le nombre de fonctionnaires, faire de nouveaux cadeaux fiscaux au patronat et aux plus riches, investir dans le béton et l’asphalte au détriment de l’environnement, poursuivre la privatisation de la santé avec les PPP. Bref, pendant la crise, rien ne change !
Face à la remontée du chômage et des licenciements – les partis néolibéraux ne peuvent plus rester muets sur la préoccupation majeure de la population. Mais, ils n’ont pas d’autre solution que de nous proposer le pareil au même : faire jouer au gouvernement le rôle de garant des profits des entreprises.
Pour l’ADQ : les bonnes vieilles recettes néolibérales
L’ADQ bat tous les records du dogmatisme néolibéral aveugle en faisant de la privatisation d’une partie d’Hydro–Québec, de la réingénérie de l’État qui n’aurait pas été menée à bien par les Libéraux de Jean Charest, des coupes sombres dans la fonction publique, des baisses d’impôt pour les plus riches les principaux axes de sa politique. Bref, toujours les mêmes recettes néolibérales qui n’ont pas permis, loin de là, de stopper le chômage, les licenciements et qui ont servi de prétexte aux attaques contre les services publics.
Toutes les mesures proposées par le PLQ, le PQ et l’ADQ ne visent pas à changer les règles qui ont mené à la crise actuelle : elles cherchent essentiellement à remettre de l’huile dans les rouages de l’économie pour « restaurer la confiance » et permettre que les affaires reprennent. Il s’agit de nier les sources systémiques de cette crise et d’en sous-estimer manifestement l’ampleur. À aucun moment, ces partis n’ont remis en cause l’exigence de la profitabilité maximale.
Face à la crise, un plan d’urgence en rupture avec la logique capitaliste
Il est urgent que les organisations syndicales, féministes, populaires et jeunes élaborent collectivement un plan d’urgence sociale qui demanderait une répartition immédiate des richesses au profit des salarié-e-s.
La baisse des salaires réels, l’investissement dans la finance en lieu et place de la production, sont au fondement de cette crise. Un changement significatif de la répartition des revenus est donc la condition nécessaire d’un programme de gauche dont les principaux objectifs seraient la revalorisation des salaires, la création d’emplois et le réinvestissement massif dans les services publics.
Une nouvelle répartition de la richesse et l’investissement public au poste de commande
Ce plan d’urgence pourrait s’articuler autour des axes suivants :
des structures politiques et structures économiques qui donnent la priorité aux besoins des populations, qui respectent et promeuvent les droits humains et la justice sociale et environnementale — travail décent, production et consommation soutenables ;
des services publics efficaces pour la santé, l’enseignement, le logement, les transports, l’accès à l’eau et à l’énergie propre et renouvelable ;
une démocratisation qui donne le contrôle à la population sur les ressources et les décisions qui affectent l’existence des gens.
Face à la crise, nous proposons que la société arrête de subir l’économie de marché, qu’elle change, de façon radicale, le mode de développement économique et social actuel, et qu’elle s’attelle enfin à la construction d’une autre société que la société capitaliste. Cette discussion essentielle doit traverser l’ensemble des organisations sociales et politiques progressistes au Québec. Les élections peuvent être une occasion d’amorcer un tel débat.