Tiré de PTAG
mardi 10 février 2009, par Bernard Rioux
La Caisse de dépôt et placement aurait perdu 38 milliards de dollars sur les 155 milliards d’avoirs nets de ses déposants fin 2007. Ces milliards sont partis en fumée dans la dernière année, soit une perte de 25%. Cela représente une perte sur papier de presque 5000 $ par Québécois-e. D’où viennent ces pertes ? De la spéculation, de l’achat de titres douteux, de ses investissements dans le papier commercial adossé à des actifs non bancaires.
Comme l’a souligné Amir Khadir, député de Mercier de Québec solidaire : ces pertes anticipées résultent directement de l’orientation donnée par le gouvernement Charest à la Caisse vers le profit maximal à court terme.
Le gouvernement Charest s’en lave les mains !
Au nom du secret commercial et bancaire, le gouvernement Charest se pose comme le défenseur de l’autonomie de la Caisse. Il faudrait éviter toute ingérence politique. Il a répété ce type d’allégation durant tout l’automne 2008 à l’Assemblée nationale et il a continué à refuser le contrôle de l’État sur les spéculateurs durant la campagne électorale. Et pourtant, la Caisse de dépôt n’y est pas allée avec le dos de la cuillère. En effet, l’organisme détient 13 milliards de dollars dans les PCAA, soit quelque 35 pour cent de tous les PCAA en circulation au Canada.
Maintenant, la ministre Forget se rend bien compte que ces fadaises ne pognent plus. Elle propose de nommer un sous-ministre sur le conseil d’administration de la Caisse. La belle affaire. Après des pertes de 38 milliards de dollars, un sous-ministre nommé par Charest. Pas de quoi se sentir rassuré ! Les fonds de retraite des travailleuses et travailleurs du Québec seront-ils mieux protégés ? Poser la question c’est y répondre.
Henri-Paul Rousseau récompensé pour avoir spéculé avec l’argent des retraites des Québécoises et des Québécois.
Qui a été le maître d’œuvre de ces achats spéculatifs ? Qui était le président de la Caisse de dépôt jusqu’en septembre 2008 ? Henri-Paul Rousseau. Et le Monsieur a touché une prime de séparation de 378 750$ quand il a décidé de quitter pour rejoindre Power Corporation. Comme le soulignait le SPGQ, le gouvernement du Québec devrait demander le remboursement de cette prime de séparation.
Une commission d’enquête publique s’impose !
Comment de telles manœuvres avec l’argent de nos retraites sont-elles possibles ? Qui ont été les responsables de ces manœuvres douteuses qui ont débouché sur des pertes colossales ? Pourquoi le mandat de spéculer avec ces argents a-t-il été accepté avec autant d’empressement par des gestionnaires non imputables ? Pourquoi investir dans des papiers douteux sur le marché financier international au lieu d’investir pour le Québec ? Pourquoi le gouvernement du Québec a-t-il porté la démission à un tel niveau ? Pourquoi n’avons-nous aucun contrôle sur cet argent et de la manière dont il est utilisé puisque c’est notre argent ? Pourquoi, le règne du secret, de la non-transparence devrait-il continuer à s’imposer en matière d’investissements de biens publics au lieu d’être placé sous le regard de tous et de toutes ? Nous avons droit à une enquête publique qui en finisse avec le secret et les manoeuvres.
Les gestionnaires d’hier et d’aujourd’hui de la Caisse de dépôt et le gouvernement Charest doivent s’expliquer devant l’ensemble de la population de leur gestion irresponsable et des pertes qui en ont résulté.