Tiré du site de la FIQ
Québécoises, Québécois,
Depuis plusieurs mois, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, qui représente 58 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires, tente de négocier avec le gouvernement Charest une entente visant à leur assurer de meilleures conditions travail. Évidemment, ces négociations sont importantes pour les milliers d’infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes qui, chaque jour, œuvrent dans notre réseau de la santé. Ces négociations sont également déterminantes pour l’ensemble de la population du Québec, puisque leur dénouement aura des conséquences directes sur le maintien de la qualité et de l’accessibilité des soins de santé au Québec.
La pénurie d’infirmières
Il manque actuellement plus de 4 000 infirmières. Les impacts de cette pénurie sont importants : horaires insoutenables, obligation de faire des heures supplémentaires, épuisement professionnel pour nos membres, délais supplémentaires dans les établissements de santé, lits fermés, manque de ressources pour les soins à domicile à la population, etc.
Au cours des 4 prochaines années, des milliers d’infirmières pourront prendre leur retraite. Des milliers d’autres quitteront le réseau public pour les entreprises privées de placement en soins où il est possible de choisir ses horaires. Beaucoup d’autres quitteront tout simplement la profession. Si rien n’est fait maintenant, il manquera 15 000 infirmières dans le réseau public à très court terme. Dans ce contexte, il sera impossible de garantir que chaque citoyenne et chaque citoyen pourra avoir accès aux services infirmiers au moment où elle ou il en aura besoin.
Récemment, les médecins spécialistes, les médecins omnipraticiens et plusieurs spécialistes de la santé ont indiqué publiquement qu’il sera impossible de garantir un réseau public de santé efficace sans régler la pénurie d’infirmières. Il est donc essentiel d’intéresser un grand nombre de jeunes femmes et de jeunes hommes à la profession. Il est aussi nécessaire de mettre en place les conditions nécessaires pour que les infirmières demeurent dans le réseau public ou retardent leur départ à la retraite de quelques années. Mais comment faire alors que les horaires actuels ne permettent pas d’avoir une vie familiale normale ? Comment faire lorsqu’on les oblige à travailler 16 heures consécutives, souvent sans préavis ? Comment faire lorsqu’on constate le nombre effarant d’infirmières en épuisement professionnel ou sur le point de l’être ?
La bataille que mène actuellement la FIQ dépasse le simple intérêt de ses membres : elle concerne toute la population. Nous demandons donc aux citoyennes, aux citoyens, aux organismes, aux associations et aux groupes de signer cette pétition pour signifier leur adhésion aux véritables enjeux de cette négociation et pour démontrer l’importance accordée à l’intégrité de notre réseau de santé.
Des propositions adaptées à la situation
Au cours des derniers mois, la FIQ a fait plusieurs propositions au gouvernement et aux gestionnaires des établissements de santé. Elle a notamment proposé que chaque professionnelle en soins puisse travailler à temps complet, 4 jours par semaine, en augmentant le nombre d’heures travaillées chaque jour. Plusieurs autres professions, comme les policiers et les pompiers, devant assurer des quarts de travail 24 heures par jour, 7 jours par semaine, ont adopté ce mode de fonctionnement et ne vivent aucun problème de recrutement ou de rétention.
Malheureusement, ceux qui dirigent notre réseau de la santé ont refusé cette proposition. Ils ont même affirmé que, s’il fallait modifier les horaires, tous les coûts associés à ces changements devraient être assumés par les inhalothérapeutes, les infirmières auxiliaires, les perfusionnistes et les infirmières elles-mêmes.
Les entreprises privées de placement en soins
Depuis quelques années, les gestionnaires d’établissements de santé ont de plus en plus recours aux entreprises privées pour assurer les services de soins. Le personnel de ces entreprises reçoit une rémunération supérieure à celle consentie aux employées du réseau public. Pourquoi continuer à imposer des horaires qui poussent les professionnelles en soins à quitter le réseau public au profit du privé ? Quels sont les intérêts défendus par le gouvernement Charest et les gestionnaires d’établissements de santé ?
Un appel à la solidarité sociale
Devant l’intransigeance du gouvernement Charest, il faut agir. Nous ne pouvons laisser le ministère de la Santé faire fi des graves problèmes auxquels fait face notre réseau de la santé. Jusqu’à maintenant, les appels à l’aide des professionnelles en soins, des médecins et des spécialistes sont restés lettre morte.
Nous demandons à chaque citoyenne et à chaque citoyen, à toutes les organisations qui ont à cœur le maintien d’un réseau public de santé efficace, de joindre leur voix à celle des professionnelles en soins pour amener le gouvernement Charest à assumer ses responsabilités envers la population du Québec.
Ensemble, nous pourrons convaincre nos décideurs de l’obligation de mettre en place de vraies solutions.
Régine Laurent
Présidente
CLIQUER CE LIEN POUR SIGNER LA PÉTITION :
http://appuyonslafiq.qc.ca/index.php