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Le système de santé ne fonctionne pas à la répression l’UFP propose des solutions concrètes
mercredi 31 juillet 2002
Montréal le 24 juillet 2001 Le ministre Legault, goûte, comme ses prédécesseurs, à l’incohérence de notre système de distribution de soins médicaux. Un système défrayé par l’État, qui fonctionne comme en privé (rémunération à l’acte), selon les lois et les aléas du marché, qui avantage des groupes d’"entrepreneurs" (sic) sans égard à l’accessibilité et à l’équité pour la population. Régulièrement, voire cycliquement, le ministre de la santé doit jouer les pompiers et fignoler des solutions temporaires ici et là. À repousser continuellement les solutions globales, le malade se chronicise et c’est avec une loi spéciale que le ministre veut aujourd’hui forcer des listes de médecins à pratiquer en urgence dans les établissements. Il est déplorable que l’on en soit venu à la répression pour assurer le droit de tous et toutes sur ce territoire à recevoir des soins d’urgence. À première vue, on pourrait croire à une solution. Mais si le système dans son ensemble n’est pas structuré de façon à répartir les ressources médicales sur le territoire du Québec, à la limite cette mesure est vouée à l’échec. Par son caractère discriminatoire et répressif, elle démotivera les professionnels visés et découragera la pratique en urgence. Elle ne règlera en rien le manque flagrant de ressources médicales en région. Toutefois, notons que pour une fois, l’État se dit prêt à agir dans le cadre de mesures législatives. Encore faut-il que ce soit adéquatement.
Certes, c’est le rôle fondamental d’un État d’assurer à tous et toutes l’accès a des soins de santé de qualité et ce partout sur le territoire. Les gens de Shawinigan et de Jonquière n’ont pas a faire les frais des corporatismes et de l’incurie gouvernementale. Toutefois, les mesures répressives ponctuelles masquent le problème et l’UFP appelle a un vaste débat public sur le système de santé. Notamment, il devrait être question :
de l’importance des valeurs sociales dans le recrutement et la formation des futurs médecins, outre les exigences académiques et scientifiques ;
de l’indépendance de la profession médicale face aux pressions grandissantes en provenance du marché ;
de faciliter l’accès aux permis de pratiques aux médecins qui ont été formés hors Québec ;
de mesures structurantes répartissant, par le moyen des permis de pratique et du budget des soins médicaux de la RAMQ, l’ensemble des effectifs médicaux au Québec à l’intérieur d’un système public et intégré ;
de la pertinence d’étendre davantage le salariat comme mode de rémunération des médecins.
Une question complexe qui demande une solution globale L’accessibilité aux soins de santé, et aux urgences en particulier est un problème complexe. C’est pourquoi il faut chercher des solutions globales, en aval et en amont des urgences. Ce qui manque de manière flagrante, et cause une énorme pression sur les urgences, c’est un réseau efficace et intégré de soins médicaux de première ligne et de soins à domicile. En cela, les cliniques privées occupent le terrain sans véritable planification pendant que les C.L.S.C. ne peuvent, faute d’argent, devenir la porte d’entrée du système de santé qu’ils étaient destinés à être lors de leur création.
Une meilleure répartition des ressources s’impose
Les urgentologues ont eux-mêmes déploré la mal-répartition de leurs effectifs sur le territoire du Québec. Sur ce plan, nous rappelons que le budget des services médicaux servant à défrayer les honoraires des médecins, qui représente une portion importante le tiers - du budget de l’assurance-maladie, échappe effectivement au contrôle des Régies régionales qui sont le plus souvent interpellées pour régler les problèmes engendrées par la mauvaise répartition de cette enveloppe, que ce soit au plan intra ou inter-régional. Si les Régies régionales contrôlaient ce budget, elles auraient ainsi l’autorité nécessaire pour voir à une répartition équitable des effectifs médicaux sur le territoire régional. En 1995, le Conseil de la santé et du bien-être (1), recommandait :
1. Que le gouvernement constitue une seule enveloppe budgétaire globale regroupant l’ensemble des budgets publics administrés par le ministre de la santé (budget des établissements, des services médicaux et des programmes complémentaires) ;
2. Que cette enveloppe soit répartie entre les régions via les Régies régionales en fonction des caractéristiques démographiques, d’indicateurs de besoins de santé et de bien-être et en tenant compte des coûts différenciés de production de services liés à l’éloignement et à la densité de la population.
Pour Pierre Dostie, " l’absence ou le manque de services de santé est devenu une motivation importante pour les retraités des régions de rejoindre leurs enfants dans les grands centres".
Malgré les apparences, le ministre Legault nous sert encore une mesure partielle, temporaire et cette fois répressive qui ne s’adresse pas véritablement au problème de façon globale. Le gouvernement péquiste continue d’improviser. Taper sur un groupe de médecins ne changera pas l’incohérence structurelle du système. Pourquoi ne pas voter une loi sur l’accessibilité aux soins médicaux comme droit fondamental, et adopter des mesures structurantes, répartissant équitablement toutes les catégories de médecins, pour en assurer l’exercice ? Alors on pourrait parler d’une mesure courageuse qu’aucun gouvernement, libéral ou péquiste n’a eu jusqu’ici la volonté politique d’appliquer. Selon Molly Alexander, "ce n’est pas l’équipe de Mario Dumont qui va s’occuper de ce problème ! Il considère les CLSC comme des compétiteurs des cliniques privées et il propose d’en remettre encore davantage entre les mains du marché".
Pierre Dostie, Vice-président porte-parole de l’UFP, cel : 418-540-3285 Molly Alexander, Vice-présidente et porte-parole de l’ UFP, cel : 514-502-2228 Union des forces progressistes, 1999 Dandurand, Montréal, H2G 1Y8. Tél : 514-278-9014 sans frais 1-866-278-9014
(1) Un Juste prix pour la santé. Rapport du groupe de travail formé par le Conseil de la santé et du bien-être. Gouvernement du Québec. 1995
Voir en ligne : Union des forces Progresifs