Nous devons encore prendre avec courage l’immense et difficile tâche de comprendre ce qui est arrivé, pour ainsi prévenir de nouvelles attaques haineuses envers ce que les jeunes d’Utoya défendaient. Malheureusement, nos médias ne nous aident pas. Les chaines de télévision et les journaux citent un « expert du terroriste » et un psychanalyste l’un après l’autre. « Un fou solitaire avec des obsessions » fait la manchette aux côtés d’autres brillants commentaires. Pas un seul semble comprendre que ce qui est arrivé est la preuve d’une folie sociale, et non le résultat des chimères d’un lunatique solitaire.
Les actes d’Anders Brievik sont ignobles et nous nous sentons impuissants à l’égard de ce qui est arrivé. Même l’extrême droite n’a pas osé se réjouir de l’« exploit » de Breivik. Mais ce n’est pas seulement le fait que nos sociétés nordiques son relativement pacifiques, que les conflits et les contradictions sont discutés jusqu’à l’obtention de solutions plus ou moins acceptables, et que la haine entre les groupes sociaux et les classes demeure en veilleuse.
Cela aurait pu être différent. Cet acte aurait pu déclencher les cris de joie de milliers de personnes la haine au cœur.
Imaginez Anders Breivik dans l’Allemagne de 1931 et laissez-le commettre un meurtre en masse contre les jeunes rassemblés dans un camp d’été organisé par le Parti communiste allemand. Des dizaines de milliers d’extrémistes dans l’ombre d’Hitler se seraient sûrement réjouis du massacre de la « peste judéo-bolchevique » et de « marxistes cosmopolites ».
Laissez Anders Breivik agir dans l’un des escadrons de la mort de Mussolini et assassiner une douzaine de leaders syndicaux dans le district rouge d’Emilia-Romagna. Il aurait certainement été ovationné comme un héros par des milliers de chemises noires.
Il y a eu plusieurs Breivik au cours de l’histoire. S’ils sont considérés comme des lunatiques isolés ou des héros politiques n’a rien à voir avec la psychologie ou la psychiatrie. L’analyse de la peste brune ne peut pas se faire en allongeant Breivik sur un divan, un « expert de l’âme humaine » se penchant attentivement vers lui.
Anders Breivik est un produit social. Nous sommes heureux que des milliers de partisans de la haine ne soient pas en train de louanger ses actes. Il y a d’autres sociétés sur la terre où d’importants groupes de personnes prennent joie au meurtre politique de masse. Nous devons avec toute notre force arrêter ceux qui veulent que notre société devienne un terreau fertile pour les confrères idéologiques d’Anders Breivik.
Sur un signe d’arrêt, écrivons :
Non à la xénophobie et au racisme !
Justice sociale et solidarité entre les peuples !