Ensemble, nous avons lutté pour la défense intransigeante des droits des travailleuses et des travailleurs au printemps 2003. Ensemble, nous avons lutté contre la guerre impérialiste sans fin. Ensemble, nous avons lutté contre la globalisation capitaliste, contre la marchandisation du monde et pour le nouvel internationalisme porté par le mouvement altermondialiste.
Nous sommes confrontés, en France et à l’échelle internationale, à une offensive contre les droits des peuples et des travailleurs, à une fuite en avant dans la destruction des ressources de la planète, à un état de guerre permanent pour assurer l’hégémonie des grandes puissances, Etats-Unis et pays européens.
Le 21 avril 2002 a manifesté une crise sociale sans précédent, un recul des partis traditionnels, responsables, chacun à leur manière, de l’offensive libérale et de la précarité sociale croissante. Le Front national s’est, une nouvelle fois, nourri de cette crise sociale. L’extrême gauche a commencé à apparaître comme une réponse alternative aux partis de la gauche traditionnelle. Le mouvement du printemps 2003 contre la loi Fillon a, lui, fait la preuve que les salariées et les salariés pouvaient tracer un autre chemin que celui de la soumission à la loi du profit : une répartition des richesses au bénéfice du plus grand nombre, une société mettant au centre la satisfaction des besoins sociaux.
Ensemble, nous refusons que nos combats et nos espoirs soient bradés dans une nouvelle alliance gouvernementale avec la gauche socialelibérale ou dans toute perspective s’inscrivant dans la gestion de l’économie et des institutions capitalistes. Contre la droite, le Front national et le Medef, l’alternative politique ne peut consister que dans un gouvernement appuyé sur les mobilisations et l’organisation démocratique de la population, un gouvernement appliquant un programme d’urgence sociale.
La LCR s’adresse à toutes celles et à tous ceux qui souhaitent une alternative à gauche en rupture avec toutes les politiques menées, au gouvernement par la gauche social-libérale comme par la droite, pour leur dire que nous sommes prêts à nous unir dès maintenant avec toutes celles et tous ceux qui y seront disposés, bien sûr pour développer les luttes et les mobilisations, mais aussi pour bâtir une nouvelle force politique large et pluraliste, radicalement anticapitaliste et résolument démocratique.
Ce regroupement dans un même parti est nécessaire et urgent pour agir ensemble sur de grands axes qui pourraient, selon nous, être résumés en quelques points :
– l’opposition à l’impérialisme, à la guerre, à la globalisation capitaliste, aux politiques sécuritaires qui bafouent les droits démocratiques, institutionnalisent une violence qui vise à maintenir dans la relégation celles et ceux qui vivent dans les conditions les plus précaires ;
– l’ancrage dans le mouvement altermondialiste, dans les luttes sociales des travailleurs, des chômeurs et des jeunes contre le patronat et les gouvernements ;
– l’ancrage dans les mouvements qui combattent un mode de développement productiviste mettant en péril l’humanité et la planète, qui clament haut et fort l’exigence de la maîtrise démocratique des choix de développement et de production, dans les mouvements qui rejettent les discriminations et les violences quotidiennes subies par les femmes dans leur vie professionnelle et personnelle ;
– le refus de la soumission au social-libéralisme, à des politiques institutionnelles de gestion soumises aux intérêts de la minorité des possédants, à l’Europe capitaliste, ses traités et son projet de Constitution ;
– la perspective d’une rupture avec le capitalisme, l’objectif d’un gouvernement des travailleuses et des travailleurs appuyé sur les mobilisations populaires, pour engager une transformation sociale radicale permettant la satisfaction des besoins sociaux et que l’économie cesse d’être une affaire privée pour devenir propriété de tous.
Ce projet s’adresse à toutes celles et tous ceux qui recherchent une alternative politique pour le monde du travail :
– " aux trois millions qui ont porté leurs voix sur l’extrême gauche en mai 2002, aux militants du mouvement social, syndical et associatif ;
– " aux électrices et aux électeurs, aux militantes et aux militants communistes, socialistes, écologistes et aux courants issus de la gauche traditionnelle et aux groupes locaux et régionaux qui veulent d’autres réponses que les compromissions social-démocrates ;
– " aux organisations d’extrême gauche, notamment à Lutte ouvrière, avec qui nous proposons de mener les prochaines campagnes électorales régionales et européennes.
Nous proposons que ces rencontres soient coorganisées par toutes celles et tous ceux qui le veulent, individus, collectifs ou courants anticapitalistes constitués, sur la base d’appels indiquant clairement la perspective d’un rassemblement large et pluraliste, pour une nouvelle force de rupture avec le capitalisme. Rencontres de débat et d’action, elles pourraient être un point d’appui pour avancer des réponses politiques communes, des mesures de rupture avec la logique capitaliste, des mesures d’urgence sociale et démocratique.
Nous proposons enfin que ces initiatives convergent, fin 2004, dans des assises nationales qui devront constituer un pas en avant vers la formation d’une nouvelle force politique anticapitaliste, féministe, écologiste, une force de lutte contre toutes les oppressions.
Le 1er novembre 2003