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Manifestation étudiante, le 17 février 2004

Mobilisons-nous et luttons contre les politiques néolibérales de Charest

dimanche 15 février 2004

Réingénierie : climat d’urgence

Depuis son élection le 14 avril 2003, le gouvernement libéral de Jean Charest s’amuse à mettre la hache dans de nombreux services publics et acquis sociaux. Martelant sans cesse la nécessité d’un allégement des dépenses publiques, Jean Charest impose la réingénierie de l’État. Qu’est-ce que cette réingénierie si ardemment désirée par le parti libéral ? La réingénierie est un programme dont la visée principale est l’allégement de l’État par la privatisation de nombreux secteurs anciennement publics ou la réduction considérable de leurs budgets. En bâillonnant l’assemblée nationale, le parti libéral a néanmoins adopté huit projets de loi controversés. Ces changements nous affectent radicalement en tant que citoyen et citoyenne, entre autres en réduisant notre liberté d’association et la qualité des services publics.

Non à la marchandisation de l’éducation

Les étudiants et les étudiantes sont aussi profondément touchéEs par l’arrivée des libéraux au pouvoir. Nous avons effectivement vu les budgets de l’éducation diminués et une augmentation des investissements privés, tout cela pour répondre à des impératifs de rentabilité, de productivité et de compétitivité.

Le gouvernement Charest poursuit la voie pavée par le gouvernement péquiste mais à une cadence accélérée. Il devient donc essentiel de s’informer des changements à venir afin de mieux pouvoir les contester.

Commission parlementaire

Du côté de l’éducation, l’hiver s’annonce lourd en conséquences si on regarde l’agenda du gouvernement libéral. En effet, à compter du 17 février prochain, l’équipe de démolition Charest invite bon nombre d’acteurs " sociaux " à participer à une commission parlementaire sur le financement des universités. Des acteurs aussi dangereux que le Conseil du Patronat et l’Institut Économique de Montréal feront entendre leur opinion sur ce que devrait être l’éducation post-secondaire. Les réformes qu’ils proposent ressemblent à celles proposées par les Plans d’Ajustement Structurels imposés un peu partout par le FMI (Fond Monétaire International).

Les principaux sujets alors abordés seront : la compétitivité des universités québécoises au niveau planétaire, la performance de celles-ci, la part de financement venant du secteur privé, les conditions d’accessibilité et l’intervention du gouvernement fédéral dans leur financement.

En somme, il est clair que les universités et leurs caractéristiques seront analysées comme des entreprises devant produire de manière rentable des marchandises et non comme des institutions dans lesquelles se partagent des connaissances et où les étudiants et étudiantes peuvent développer leur sens critique. De plus, en abordant les thèmes du financement privé ou public, il est clair que le gouvernement Charest désire se déresponsabiliser du financement des études post-secondaires et y investir de moins en moins, comme son prédécesseur l’a si bien amorcé.

Il faut alors grandement s’inquiéter des orientations données à cette commission. Textuellement, dans le document gouvernemental de consultation, on se demande comment faire en sorte que les universités répondent aux besoins de main-d’oeuvre. On encourage " les partenariats entre l’université et les entreprises et la nécessité d’accentuer les efforts de valorisation commerciale des résultats de la recherche " . Le vocabulaire étant calqué sur celui du FMI qui pousse pour la privatisation des services publics tels que l’éducation, il ne s’avère plus difficile de prévoir ce qui se discutera derrière les hauts murs parlementaires.

Malgré le fait que Charest et Reid, ministre de l’éducation, nous ont promis de conserver le gel des frais de scolarité, cette promesse n’exclut pas la privatisation grandissante de nos établissements d’enseignement et la baisse de la qualité de l’éducation dispensée. Le souci du gouvernement est de rentabiliser le tout. Il est important, autant pour l’avenir de nos universités que celui de nos cégeps, dont l’idée de disparition est sortie à l’automne dernier, de surveiller de près cette commission parlementaire.

Tous et toutes contre Charest !

Il devient de plus en plus urgent de s’informer et de s’organiser afin de s’opposer à la boucherie néolibérale de Charest. Il est nécessaire de faire comprendre au gouvernement libéral que les étudiants et les étudiantes ne sont pas intéresséEs par les changements qu’il propose. Il est grand temps de réinvestir nos instances étudiantes et de se regrouper afin de joindre les autres secteurs déjà mobilisés.

27 janvier 2004 :