La troisième rencontre hémisphérique de lutte contre la ZLÉA a jeté un vif éclairage sur la contradiction explosive qui existe entre la volonté des peuples décidés de s’opposer au projet de domination impériale et l’attitude soumise de la quasi-totalité des gouvernements au sud du Rio Bravo devant la prétention de Washington d’imposer la ZLÉA à partir de l’année prochaine.
Réunis à la Havane, 1 230 représentants d’organisations sociales et politiques de 35 pays ont exprimé les sentiments et la combativité des forces démocratiques et progressistes du continent dans une Déclaration finale et un Plan d’action qui prévoit d’importantes luttes.
Par la qualité de la réflexion et la confiance sereine que la participation croissante des peuples dans la lutte contre la ZLEA va changer le rapport de forces aux dépends de l’impérialisme, cette rencontre a été différente ; elle a signalé l’approfondissement de la conscience de la menace qui pèse sur l’Amérique latine. Elle a permis d’avancer dans l’important travail de mobilisation et d’organisation.
Par son style et son objectivité, les documents approuvés confirment que la rhétorique a cédé la place au réalisme. Le calendrier est ambitieux, mais très concret et très pratique. Il est dépourvu de tout romantisme. On combat pour ce qui est possible.
Tout au long des quatre jours de la rencontre, un objectif a émergé comme une exigence permanente qui a marqué la conférence et les ateliers : la tâche fondamentale est de défaire la ZLÉA dans toutes ces versions, ainsi que les traités de libre-échange bilatéraux ou sous- régionaux.
Le Plan d’action priorise cinq autres objectifs :
– renforcer la campagne contre la ZLÉA en liaison avec les luttes populaires dans les prochains et décisifs mois ;
– contribuer au mouvement mondial contre la guerre contre la dette et le libre-échange ;
– bloquer l’avancée du processus de militarisation des Amériques et démontrer ses liens avec la ZLÉA ;
– approfondir le processus de construction et d’intégration des alternatives de l’hémisphère ; -confronter les transnationales et leurs intérêts dans la signature de traités de libre-échange et les processus de privatisation et d’appropriation des ressources naturelles.
Tant le Plan d’action que la Déclaration finale -acclamés par la plénière durant la session de clôture - ont souligné les mobilisations continentales. Parmi ces dernières, quatre seront particulièrement importantes :
1. La journée mondiale de protestation contre laquelle l’occupation de l’Irak le 20 mars. En Amérique latine, la protestation englobe la lutte contre le Plan Colombie et le Plan Puebla Panama et la suspension et la fermeture des bases militaires américaines, tout particulièrement, celle de Guantanamo.
2. La mobilisation internationale du 24 avril contre le FMI, la Banque mondiale et la dette externe à l’occasion de 60e anniversaire de Bretton Woods.
3. La journée continentale de lutte contre la ZLÉA à partir du premier jour de la réunion ministérielle au Brésil, prévue pour la seconde moitié de l’année.
4. L’action continentale de protestation et de solidarité avec ceux et celles qui, aux Etats-Unis, le 29 août, se mobiliseront contre la réélection de George Bush.
(extrait, tiré du site de Rebelion)
(Traduction La Gauche)