Le sommet des huit Etats les plus riches et les plus puissants du monde (France, Etats-Unis, Allemagne, Japon, Italie, Russie, Canada, Royaume-Uni) se tient cette année du 6 au 8 juin à Heiligendamm, près de Rostock en Allemagne. Ces sommets, initiés par Valérie Giscard d’Estaing en 1975, sont le cadre informel dont se sont dotés les grandes puissances pour affirmer leur volonté de décider ensemble des orientations pour l’ensemble de la planète. Les déclarations issues des sommets des G8 sont méthodiquement reprises par les institutions internationales comme le FMI (Fond monétaire international), la Banque mondiale ou l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Le G8 veut s’imposer comme « un gouvernement mondial » qui prétend dicter ses politiques néolibérales à l’ensemble des peuples de la planète. Ces politiques accroissent les inégalités, concentrent les richesses entre les mains d’une minorité, favorisent les multinationales, précarisent les droits et l’emploi, favorisent les logiques guerrières et les destructions environnementales. Les réponses qu’ils préconisent aux problèmes mondiaux n’offrent pas de solution mais sont, au contraire, une grande partie de ces problèmes.
Le G8 est illégitime : il s’est autoproclamé, il ne dispose d’aucun mandat international pour gérer la planète au nom des peuples du monde ! Face à cela, depuis 10 ans, le mouvement altermondialiste se mobilise pour remettre en cause le G8 et ses logiques néolibérales. Les sommets se tiennent à l’abri des populations, dans des luxueux hôtels protégés par d’importants dispositifs policiers et sécuritaires. De multiples forces syndicales, associatives et politiques se mobilisent chaque année pour remettre en cause ces sommets, dénoncer leur illégitimité, avancer des mots d’ordre et des revendications pour montrer q’un autre monde est possible. Une délégation de l’Union syndicale Solidaires a participé en ce sens à la manifestation de Rostock le samedi 2 juin qui a rassemblé 80 000 manifestants venus de toute l’Allemagne et de nombreuses délégations internationales : syndicalistes, organisations de jeunes, réseaux de solidarité avec les migrants, féministes, écologistes, mouvements de paysansŠ Malgré un déploiement policier impressionnant et démesuré (17 000 policiers), cette manifestation a été un très grand succès.La plupart des médias en Allemagne, comme en France, n’ont voulu en retenir que quelques échauffourées entre la police, à l’attitudes très provocatrice, et quelques groupes de jeunesŠ Mais l’essentiel n’était pas là : il était dans le nombre des manifestants, la convergences des mouvements sociaux et des générations, la diversité des mouvements ! Des marches européennes contre la précarisation généralisée avaient rassemblé plusieurs centaines de personnes sur les routes de France, de Belgique, de Suisse, de Hollande, de Pologne et d’Allemagne dans les semaines qui ont précédé la manifestation de Rostock. Un contre-sommet se déroule toute la semaine pour promouvoir des alternatives aux politiques promues par le G8.
L’Union syndicale Solidaires, en participant à ces mobilisations, confirme son engagement dans le mouvement altermondialiste et fait ainsi le lien entre les conséquences concrètes des politiques libérales vécues au quotidien dans les entreprises et les services publics et la nécessité de se mobiliser là où les décisions de fond risquent d’être prises.
Union syndicale Solidaires