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Mobilisations contre la guerre en Irak ! Ici et ailleurs

dimanche 6 octobre 2002

Alors que les discussions entre l’Irak et les inspecteurs d’armement de l’ONU progressent positivement, les préparatifs, les provocations et la désinformation des États-Unis et de l’Angleterre pour lancer leur agression et leur occupation de l’Irak se poursuivent... Plusieurs dizaines de milliers de troupes US sont déjà dans les pays avoisinants ou en préparation pour s’y rendre. Des ’exercices militaires conjoints’ États-Unis/Koweït —une ’répétition générale en somme !— sont présentement en cours, non loin de la frontière irakienne. Il y a deux jours, les avions étasuniens et britanniques ont détruit le système civil de radar de l’aéroport de Basra et endommagé plusieurs autres bâtiments de l’aéroport ! Selon le bulletin du "Jane’s Foreign Report", l’unité de commandos israéliens Sayeret Matkal serait déjà présente dans la partie occidentale de l’Irak, soi-disant pour y repérer les systèmes de lancement de Scud qui pourraient atteindre Israël. Au Conseil de sécurité, les États-Unis et l’Angleterre se sont entendus pour proposer une nouvelle résolution qui leur donnerait carte blanche pour une agression militaire au moindre signe de "non-coopération" du régime irakien avec les inspecteurs d’armements ; ’bâton et carotte’ sont maintenant mis à contribution pour y gagner l’appui de la Russie, de la Chine et de la France, les autres membres permanents du Conseil de sécurité...

Mais l’opposition à cette guerre prend également de l’ampleur. En Allemagne, où une très large majorité de la population refuse que le pays y participe. En Angleterre, où une manifestation de 150 000 à 300 000 personnes s’est déroulée en fin de semaine. Et en Italie, avec une manifestation de plus de 100 000 personnes (70 % des ItalienNEs seraient opposés à une guerre contre l’Irak).

Aux États-Unis et au Canada, le mouvement d’opposition organisé est beaucoup plus faible. De nombreuses manifestations —dont certaines ont mobilisé quelques milliers de personnes à Denver, San Francisco et Washington— ont tout de même eu lieu dans les derniers jours ; le mouvement s’organise.

Au Canada, malgré un sentiment populaire anti-guerre qui peut atteindre 50 à 60 % de la population selon les provinces, le mouvement commence aussi à s’organiser. De nombreux organismes et coalitions ont signifié un rejet clair de cette guerre au premier ministre Chrétien. La semaine dernière, une conférence de presse a eu lieu à Toronto pour faire connaître une déclaration contre la guerre signée par de nombreuses personnalités canadiennes dont Margaret Atwood, Pierre Berton, David Suzuki, Bruce Cockburn, Anton Kuerti, etc. Par ailleurs, la mobilisation de masse s’esquisse à peine.

Au Québec, un travail visant cette mobilisation a été récemment amorcé par la concertation "Comprendre et Agir pour une paix juste", mise sur pied pour riposter à la dérive guerrière et répressive imposée dans le prolongement des attentats du 11 septembre. Cette concertation a organisé une première action, une vigile, samedi le 5 octobre (voir plus bas) et prépare également une mobilisation beaucoup plus large pour la mi-novembre. Dans la ville de Québec, une nouvelle coalition s’est aussi mise sur pied pour mobiliser la population contre la guerre.

Dans les prochaines semaines, il nous faut absolument transformer la situation. L’objectif n’est pas de simplement organiser ’notre’ grande manif à nous... À l’échelle canadienne et québécoise, le refus de la guerre bouillonne un peu partout et la possibilité existe réellement de canaliser ce refus pour forcer le gouvernement canadien à s’en démarquer CLAIREMENT. Mais le niveau de mobilisation nécessaire ne sera atteint que si les grands organismes de la société civile québécoise et canadienne s’y investissent pleinement.

Message du groupe Objection de conscience (OCVC : object@colba.net), membre actif de la concertation ’Comprendre et Agir pour une paix juste’ (voir l’AQOCI).

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