Invités par Gauche socialiste, une organisation rassemblant des militants de la gauche anticapitaliste québécoise, Merzouk Hamiane et Mahmoud Rachedi ont vu leur demande de visa être refusée parce qu’ils n’auraient pas convaincu les fonctionnaires de l’ambassade qu’ils retourneraient en Algérie après leurs prestations prévues le 6 et 7 janvier.
Et ce bien qu’ils soient invités officiellement, pris en charge totalement pendant leur séjour et n’ayant ni antécédent criminel, ni un quelconque problème de sécurité ou de santé. Surprenant de la part des fonctionnaires français de l’ambassade canadienne à Paris quand on sait que les deux membres de Debza ont leurs familles et toutes leurs affaires en Algérie. Ils se sont même produits en Europe récemment.
Les services d’immigration avaient déjà émis un refus en octobre dernier, mais l’entourage du groupe reconnaît qu’à l’époque, ils n’avaient pas bien préparé le dossier. Cette fois-ci, ils se sont bien préparés. Mais en vain au grand dam des fans du groupe qui sont très nombreux dans la communauté si on se rappelle que les Algériens du Canada sont formés en majorité de la génération qui a connu Debza dans sa jeunesse.
Deux soirées étaient prévues à Montréal. La première, le 6 janvier, avec le monologue « l’accusé », un texte en langue française de AbdelatifBounab interprété par Merzouk Hamiane et accompagné en musique par Mahmoud Rachedi. La soirée du 7 janvier devait être musicale (tamazight et arabe algérien).
Les organisateurs, fiers de l’événement de Yennayer qu’ils présentent comme « la seule fête laïque qui fédère toute l’Afrique du Nord » sont dans un total désarroi et essaient de trouver les voies de recours qui permettraient de débloquer la situation. On pense à prendre attache avec quelques députés fédéraux pour demander des précisions aux fonctionnaires.
Ce refus pourrait s’expliquer par la couleur politique de Gauche socialiste, un mouvement qui milite, entre autres, pour l’indépendance du Québec. Chose qui ne plait, évidemment, pas au gouvernement conservateur canadien, majoritaire depuis mai dernier. A noter qu’il n’était pas nécessaire de contacter les services d’immigration du Canada, car, habituellement ils ne commentent pas les cas individuels pour "préserver la confidentialité des dossiers".