Des syndiqué-es de plusieurs États voisins ont convergé vers Madison samedi, alors que des manifestations avaient lieu dans une douzaine d’État. Les protestations, qui durent depuis plus de deux semaines, visent à renverser le projet de loi du gouverneur républicain de l’État, Scott Walker, qui enlèverait aux syndicats pratiquement tout leur pouvoir de négocier les conventions collectives. Cette tentative de casse des garanties syndicales visent à abaisser les salaires pour financer les programmes de l’État.
La contestation paralyse tous les services publics, incluant les pompiers et les policiers municipaux. Les appuis aux travailleurs et aux travailleuses du secteur public du Wisconsin abondent de partout. Les manifestants répètent que « Casser les syndicats, c’est antiaméricain », un slogan inespéré dans une nation envahie par l’idéologie néoconservatrice.
Malgré le caractère pacifique des manifs - la police n’a procédé à aucune arrestation le 26 février - la confusion règne autour du Capitole envahit par les protestataires. Une centaine de manifestants couchaient encore à l’intérieur de l’édifice le 1er mars, mais plusieurs altercations ont eu lieu entre des manifestants et la police déterminée à prendre le contrôle des lieux. Les menaces fusent dans les médias de la part des autorités pour déloger les occupants.
Pour l’instant, l’opposition démocrate maintient en suspend l’adoption des mesures antisyndicales. La majorité des législateurs démocrates, incluant 14 sénateurs, se sont réfugiés en Illinois pour ne pas être en chambre et ainsi bousiller le quorum. Face à un gouverneur arrogant et défiant, la victoire des travailleuses et travailleurs du Wisconsin dépend de leur détermination et de la solidarité de la classe ouvrière des États-Unis. L’avenir de la démocratie et des droits du travail en Amérique du Nord se dessine au Wisconsin.