Nous savons pertinemment que si tout le monde décidait de voter pour ses convictions profondes, alors le score de notre candidat serait sans doute très important le 22 avril. Nous savons qu’il existe des millions d’électrices et d’électeurs qui adhèrent aux idées défendues par Olivier Besancenot mais qu’un certain nombre d’entre eux hésitent à voter pour lui. Certains, inquiets de la qualification de Le Pen, envisagent de voter par défaut pour Royal au premier tour afin d’assurer sa présence au second. D’autres sont tentés par Bayrou au premier tour car il serait le plus crédible pour battre Sarkozy au second.
Nous voulons répondre sans détour à ces questions.
Voter Royal dès le premier tour pour éviter que Le Pen ne l’élimine du second tour ?
La direction du PS résume sa campagne dans cette dernière semaine en un seul argument : la crainte de revivre le 21 avril 2002. Cette peur est habilement attisée par des rumeurs, des faux sondages secrets qui annonceraient le pire.
Pourtant l’accession de Le Pen est très peu probable. Il ne s’agit pas ici de faire confiance aux sondages, très incertains mais de comprendre qu’en 2002, Le Pen a fait à peu près le même nombre de voix qu’en 1995. C’est la forte abstention ajoutée à l’écroulement de Jospin qui explique le résultat. Or tout indique que cette fois-ci la participation sera forte. De plus, deux ex-candidats (plus de 7% à eux deux en 2002) ont rallié entre temps Royal : Chevènement et Taubira
Il faut aussi se souvenir que ce sont les politiques libérales qui en 20 ans ont permis la montée catastrophique du FN. Si la gauche radicale perdait en influence, où s’arrêterait cette montée due à la poursuite et l’aggravation des mêmes politiques ?
Battre Sarkozy en votant Bayrou au premier puis au second tour ?
Certains pensent que Royal ne pourra jamais battre Sarkozy et cherchent à imaginer une autre solution. Vouloir qualifier Bayrou pour le second tour car il serait l’arme fatale contre Sarkozy est un calcul fort aléatoire. Et il faut absolument se convaincre que, pour habile qu’il soit, Bayrou ne représente en rien un bouclier pour défendre nos acquis sociaux. Depuis 20 ans il a été député et ministre. En 1994, il a voulu attaquer l’école laïque et a provoqué des manifestations de millions de gens contre sa politique en faveur de l’école privée. Depuis, il a voté toutes les lois sécuritaires de Sarkozy, il a laissé passer les budgets qui suppriment des postes de fonctionnaires, il a voté la réforme Fillon sur les retraites qui a provoqué une des plus grandes grèves depuis 1968 ! Aujourd’hui, sa mesure phare pour l’emploi, c’est une nouvelle version des allègements de charges pour les patrons. Sa politique est une politique de droite. Quand on est de gauche et qu’on est énervé par le PS, on le sanctionne en votant plus à gauche, pas en votant plus à droite. Quand on est de gauche, on ne vote pas à droite.
Voter avec son cœur et son enthousiasme !
Le vote pour Olivier Besancenot est le vote le plus utile pour l’avenir. Il est celui qui permet le mieux de faire entendre ses colères, ses indignations, ses espoirs.
Il permet d’encourager celles et ceux qui entendent résister contre les politiques antisociales et lutter pour arracher de nouveaux droits.
Il permet de faire entendre l’urgence sociale : pour une loi d’interdiction des licenciements, pour imposer le partage des richesses, pour le Smic à 1500 euros net et une augmentation de salaire pour tous de 300 euros net, pour la défense des services publics !
Il permet de donner sa place au renouvellement social et politique. Une nouvelle génération vit les nouvelles conditions d’exploitation imposées par le libéralisme. Avec la précarisation généralisée, un nouveau salariat grandit chez les travailleuses et les travailleurs, dont Olivier Besancenot fait partie, lui qui n’a pas besoin de fiches concoctées par les énarques pour savoir ce qu’être exploité veut dire.
Une nouvelle génération se lève dans les banlieues qui veut en finir avec les discriminations. Ces nouvelles générations sont pleines d’espoir que le monde de demain change enfin.
Voter avec sa tête !
Il faut battre Sarkozy, mais il faut aussi battre les politiques de droite, et celles qui au nom de la gauche ne font que développer les options libérales.
Sans contrepoids au PS, le social-libéralisme aura le champ libre.
Après le second tour, il y aura cinq années pour la nouvelle présidence.
Si elle est de droite, aucune confiance ne peut être accordée à la gauche molle pour conduire la résistance contre le patronat, comme la preuve en a été amplement donnée dans les cinq années précédentes.
Si elle est socialiste, il faudra une opposition à sa gauche pour lui imposer la satisfaction des aspirations populaires. Royal élue, elle mènerait une politique plus à droite que celle des gouvernements socialistes passés et d’autant plus à droite si elle n’a aucun pression à cause d’un score trop faible des candidatures sur sa gauche.
Dans les deux cas, il faut donner le plus grand poids possible aux anticapitalistes et donc voter le plus à gauche possible.
Pour cela, il faut une gauche 100 % indépendante de la direction du PS de manière à pouvoir défendre une politique qui soit point par point à l’opposé de celle de la droite et de l’extrême droite, et pas l’accompagnement du libéralisme que propose le programme du PS. Il faut un candidat qui, n’étant tenu par aucun accord politicien, puisse être libre de proposer une politique d’unité chaque fois que c’est possible et 100% à gauche dans tous les cas.
Les voix allant à Olivier Besancenot seront des voix contre Le Pen et Sarkozy, dans l’indépendance vis à vis de Royal.
C’est pour cela qu’avec le cœur et la raison, il est utile de voter en masse pour Olivier Besancenot.
Les derniers jours sont décisifs pour convaincre. Par mail, pas sms,et surtout en ouvrant vos bouches, nous vous lançons un appel à convaincre votre entourage et à vaincre les hésitations.