Les débats en commissions terminés, il est finalement temps de trancher les versions définitives des textes en plénier.
Une fois le point fait par la commission des mandats et chaque votant muni du bulletin vert confirmant son droit de voter, les débats sont lancés. Au pupitre, Fred présente le travail de la commission des « Principes fondateurs », en d’autres termes le programme du parti…
« Ce texte n’a jamais été un document figé, il a été écrit par des milliers de mains venues de tous les comités », un texte « de compromis et non de compromission », qui comprend en définitive « plus de point de rassemblement que de divergence ». De nombreux points ont déjà été améliorés par la commission à force d’allers-retours et de réécritures. Les derniers points d’achoppement, seulement six, sont soumis au vote plénier. Comme le dit Fred : « une démonstration aussi inédite qu’exemplaire de démocratie ».
La suite des débats sera à l’avenant. A la tribune, un pour et un contre, parfois deux, se succèdent pour chaque amendement. Premier vote. Le nationalisme fait-il parti, ou pas, des fléaux accompagnant les guerres impérialistes ? Chacun écoute attentivement les points de vus. On vote. Les compteurs se répartissent par rangées et comparent leurs chiffres. Pendant ce temps, les discussions continuent, bons enfants, dans les rangs. 380 voix contres, le nationalisme continuera à être dénoncé. Finalement, seuls les compteurs rallent dans la salle et la tribune relaie leur fronde : « mettez les bulletins bien au dessus de la tête, pas devant, ni derrière », pour appuyer le propos Myriam fait une petite démonstration. Moment de détente nécessaire avant d’entrer dans le vif du sujet : le titre de la partie II.
Il va falloir faire un choix : « socialisme », « écosocialisme » ou « socialisme du XXIe siècle » ?
Pour Fanny, « on s’adresse à l’extérieur, le socialisme est un cadre connu, l’écosocialisme, c’est montrer que la question écologique est prioritaire, cela impose un choix qui ne doit pas avoir lieu, ce n’est pas la seule dimension du socialisme », et de citer le féminisme et la résistance à toute les oppressions d’une manière générale. Au contraire, Cécile pense que « l’écologie est une dimension importante, l’environnement est gravement entamé, nous devons adosser notre politique et nos actions à cette référence ». A son tour, Sandra vient défendre le socialisme, mais du XXIe siècle. Un compromis qui pour elle garde le socialisme, tout en y intégrant les préoccupations écologiques et les oppressions en général. Plus tard, Raoul parlera de Marx, Paul de rupture et de mise en chantier. La salle vote finalement.
Surprise ! Une voix d’écart seulement entre « écosocialisme » et « socialisme du XXIe siècle », qui arrive le premier. « Socialisme », lui, est nettement devant. Pourtant, quand la tribune propose d’adopter « socialisme » directement, la salle retentit d’un fort brouhaha de protestation. Temporisation de la tribune : « on passe à la suite, et on refait une proposition plus tard ». Cela veut dire juste après un amendement sur la souffrance animale, rejeté par le congrès.
Après un vote de procédure validé par la salle, on tranchera finalement entre les deux choix arrivés en tête. On compte… Ca y est ! Nous serons des socialistes du XIXe siècle, 292 votants l’ont décidés. 261 seulement voulaient en rester à la version courte.
Par la suite, on parlera, dans le calme, de renversement des institutions ou des différentes formes de mobilisation, on votera encore. Finalement c’est le texte complet qui est adopté à l’unanimité moins 49 absentions. Le mot de la fin viendra de la tribune, sous les applaudissements nourris des congressistes, debouts et visiblement émus : « ça y est, nous avons un programme » !