Mobilisation massive

Deux jours avant, une autre manifestation de masse avait eu lieu dans la ville lors de la grève générale. Des manifestations de très grande ampleur s’étaient aussi déroulées dans toutes les villes de l’Etat espagnol et, dès lors, la mobilisation pour Séville a surtout été forte dans le sud du pays. De 20 h à 23 h, c’est un immense cortège qui a silloné les grandes artères, avec une majorité de jeunes et une présence syndicale relativement limitée, avec des délégations locales des commissions ouvrières, mais surtout des libertaires de la CGT et de la CNT. L’emplacement géographique de la ville n’a pas permis une grande mobilisation européenne. Quelques centaines de Francais, notamment de SUD et d’Attac, une centaine d’Anglais et une dizaine d’Italiens.

La plus grosse délégation devait venir du Portugal mais plus de 400 d’entre eux, dont nos camarades du Bloc de gauche, furent refoulés à la frontière. Et la police espagnole n’a pas hésité à utiliser la matraque, notamment contre notre camarade député du Bloc, Francisco Louça. Incident qui déclencha au Portugal une polémique publique fortement médiatisée entre le président de la République portugaise et les autorités espagnoles. Samedi soir, une manifestation de protestation a même été organisée devant l’ambassade d’Espagne à Lisbonne.

L’un des thèmes de la manifestation fut la défense des travailleurs immigrés et notamment des sans-papiers. Sujet qui était l’enjeu principal de la réunion des ministres européens. Depuis plusieurs jours, quatre cent cinquante immigrés, en majorité des Algériens, occupent l’université de Séville. Travailleurs agricoles, ils ont vu leurs contrats de travail annulés au profit de travailleurs venus de l’Est - surtout de Polonais - et se sont retrouvés d’un seul coup sans papiers. Le gouvernement espagnol organise la concurrence des esclaves, petit avant goût de l’Europe de Shengen de demain. Le jour même de la manifestation, une centaine d’entre eux sont allés occuper une église au centre ville avec la solidarité de manifestants francais et italiens, dont des députés du PRC.

La délégation de la LCR comprenait une trentaine de militants, dont nos camarades Olivier Besancenot et Alain Krivine qui ont participé dans l’après-midi à un meeting organisé par nos camarades espagnols de l’Espace alternatif. Près de trois cents personnes ont participé à la réunion.

Correspondant

(tiré de Rouge, LCR, section française de la Quatrième Internationale)