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Face à la dette : l’appétit vient en auditant !...

mercredi 27 avril 2011, par Yorgos Mitralias


Tiré du site du CADTM
12 avril par Yorgos Mitralias


Ce texte est le prologue à l’édition grecque du livre « Menons l’enquête sur la Dette ! – Manuel pour les audits de la dette du Tiers Monde ». L’édition grecque est augmentée d’un long et important texte de Maria Lucia Fattorelli sur les expériences d’audit de la dette publique en Equateur et au Brésil, ainsi que du texte d’Eric Toussaint intitulé « Quelques fondements juridiques de l’annulation de la dette ».

La crise de la dette a touché le tiers-monde à partir de 1982 et l’étau s’est brutalement serré autour des peuples du Sud. La crise financière majeure qui a éclaté au Nord en 2007-2008 a tout aussi brutalement frappé les peuples européens. Trente années de lutte contre la dette au Sud ont permis de dégager des alternatives radicales et cohérentes. Parmi elles, la notion d’audit de la dette est une idée-force. Mais comment lancer un audit de la dette ?

Alors que la crise de la dette s’est déplacée massivement au Nord, la Grèce est en première ligne pour contester et dénoncer en actes ce cauchemar qu’est la dette publique. Pour cela, nous ne pouvons évoquer aucun précédent, tirer des enseignements d’aucune expérience d’audit réalisé dans l’Union européenne, ou plus généralement au Nord développé. Cependant, on ne part pas de zéro. Les expériences et les leçons tirées des luttes au Sud global sont à notre disposition. Il est essentiel d’en profiter pour initier, pour le compte aussi des autres peuples européens, celle qui peut être la plus décisive des batailles : la bataille contre la dette qui ravage des sociétés et détruit des vies humaines, tout en constituant un des outils les plus éprouvés pour rendre les riches scandaleusement plus riches et les pauvres inhumainement plus pauvres…

Il n’y a pas de doute que les différences entre les crises de la dette au Nord et au Sud soient réelles et pas du tout négligeables. Cependant, tant au Sud qu’au Nord, les objectifs d’un authentique audit de la dette publique peuvent être déclinés de la manière suivante :
Le premier objectif d’un audit est de clarifier le passé, de démêler l’écheveau de la dette, fil par fil, jusqu’à reconstruire la pelote des enchaînements qui ont conduit à l’impasse actuelle. Qu’est devenu l’argent de tel emprunt, à quelles conditions cet emprunt a-t-il été conclu ? Combien d’intérêts ont été payés, à quel taux, quelle part du principal a déjà été remboursée ? Comment la dette a-t-elle enflé sans que cela profite au peuple ? Quels chemins ont suivi les capitaux ? A quoi ont-ils servi ? Quelle part a été détournée, par qui et comment ?

Et aussi : Qui a emprunté et au nom de qui ? Qui a prêté et quel a été son rôle ? Comment l’Etat s’est-il trouvé engagé, par quelle décision, prise à quel titre ? Comment des dettes privées sont-elles devenues « publiques » ? Qui a engagé des projets inadaptés, qui a poussé en ce sens, qui en a profité ? Des délits, voire des crimes, ont-ils été commis avec cet argent ? Pourquoi n’établit-on pas les responsabilités civiles, pénales et administratives ?

Il suffit d’avoir en tête ces interrogations pour comprendre combien énorme est le champ d’action d’un audit de la dette publique, qu’il n’a absolument rien à voir avec sa caricature qui le réduit à une simple vérification de chiffres faite par des comptables routiniers. Ce n’est pas du tout un hasard si les partisans des audits argumentent en faveur de leur nécessaire réalisation en invoquant toujours deux besoins fondamentaux de la société : la transparence et le contrôle démocratique de l’Etat et des gouvernants par les citoyens.

Il s’agit là de besoins qui se référent à des droits démocratiques tout à fait élémentaires, reconnus par le droit international, bien que violés en permanence. Le droit de regard des citoyens sur les actes de ceux qui les gouvernent, de s’informer de tout ce qui concerne leur gestion, leurs objectifs et leurs motivations est intrinsèque à la démocratie elle-même puisqu’il émane du droit fondamental des citoyens d’exercer leur contrôle sur le pouvoir et de participer activement aux affaires communes.

Le fait que ce pouvoir refuse obstinément de réaliser l’audit de sa propre dette et s’oppose à l’idée que quelques intrus « non institutionnels » oseraient le réaliser à sa place est révélateur d’une démocratie (bourgeoise et néolibérale) bien mal en point. Une démocratie infirme, qui d’ailleurs n’arrête pas de nous bombarder médiatiquement avec sa rhétorique sur la transparence.

Ce besoin permanent de transparence dans les affaires publiques acquiert pourtant à l’époque du néolibéralisme le plus sauvage et de la corruption débridée –sans précédent dans l’histoire mondiale- une énorme importance supplémentaire : Il se transforme en un besoin social et politique tout à fait vital ! Et c’est exactement pour cette raison que la transparence en actes constitue un cauchemar et est exorcisée dans la pratique par les puissants du système, qui ne montrent la moindre envie de tolérer des témoins non invités à leur interminable festin néolibéral.
En d’autres termes, dans la période actuelle de la plus vaste corruption et des innombrables scandales financiers, des libertés et des droits des citoyens considérés jadis comme « élémentaires » se transforment en produits de luxe toujours plus rares dans nos sociétés étroitement surveillées. La conséquence directe en est que l’exercice de ces droits démocratiques est souvent considéré par les gouvernants presque comme une déclaration de guerre à leur système par « ceux d’en bas ». Et naturellement, elle est traitée en conséquence, de manière très répressive…

Sans aucune hésitation, il suffirait de pratiquer ces droits démocratiques « élémentaires », de fait extrêmement politiques, pour que l’audit de la dette publique acquière une dynamique socialement salutaire et politiquement presque subversive. Cependant, l’utilité profonde d’un audit indépendant de la dette publique ne peut pas se résumer uniquement à la défense de la transparence et de la démocratisation de la société. Elle va beaucoup plus loin, puisqu’elle touche à des questions qualitativement supérieures et ouvre la voie à des processus qui pourraient s’avérer extrêmement dangereux pour le pouvoir établi et potentiellement libérateurs pour l’écrasante majorité des citoyens ! En effet, en exigeant d’ouvrir et d’auditer les livres de la dette publique, et encore mieux en ouvrant et en auditant ces livres, le mouvement de l’audit citoyen ose « l’impensable » : il pénètre dans la zone interdite, dans le saint des saints du système capitaliste, là où, par définition, n’est toléré aucun intrus !

En même temps, il se trouve confronté, directement et sans aucun intermédiaire, au système lui-même puisqu’il lui conteste le plus essentiel de ses pouvoirs : la monopolisation du droit de décider, de prendre les décisions sur les plus importantes questions financières, politiques, environnementales et sociales du pays ! C’est à dire, de décider du devenir du peuple tout entier… Ici, il ne s’agit donc plus ni de la simple transparence, ni même de la démocratisation de la société. Il s’agit de quelque chose de beaucoup plus profond et essentiel, de l’ouverture d’une immense brèche dans le mur de la domination exercée par les puissants. D’une brèche à travers laquelle devient possible d’entrevoir, même confusément, un « autre monde possible » aux visées émancipatrices.

Plus concrètement, afin de réaliser ces objectifs et répondre aux attentes de la société, un audit citoyen de la dette publique est -de fait- contraint d’aller beaucoup plus loin que le contrôle de la simple légalité de cette dette. Ce formidable outil permet de pénétrer loin à l’intérieur des champs clôturés du pouvoir capitaliste, de commettre le suprême « sacrilège » de contester la vache sacrée qu’est la propriété privée, en évaluant le montant, les circonstances, les effets et les bénéficiaires de l’endettement. Et ceci oblige de fait les mouvements sociaux, notamment les salariés et toutes les catégories d’opprimés, à élaborer leurs priorités alternatives sur la base de la satisfaction des besoins humains fondamentaux.

Par exemple, critiquer le gaspillage des ressources pour les Jeux olympiques d’Athènes, c’est plus que dévoiler et dénoncer la corruption de grande ampleur qui les accompagnait, ou imputer des responsabilités pour les pots de vin distribués si grassement. La critique principale et plus pertinente de ces JO est celle faite sur la base d’une vision totalement différente de la réalité sociale et environnementale. Celle qui conduit à l’adoption des priorités sociales et économiques diamétralement opposées : au lieu de la construction d’équipements sportifs pharaoniques, les sommes dépensées auraient dû servir à des investissements pour la santé, l’enseignement, l’amélioration qualitative des services publics… Au lieu de la bétonisation extrême de la capitale, des investissements massifs auraient dû avoir pour but de s’attaquer au changement climatique afin de soulager les citoyens des villes déjà asphyxiés. En somme, au lieu de vastes profits pour une minorité, la satisfaction des besoins vitaux de l’écrasante majorité des humains…

Cette vision sociale et environnementale offre la base pour que commence à émerger non seulement la nécessité mais aussi les lignes générales d’une autre organisation économique et sociale, c’est-à-dire d’une autre société ! C’est ainsi qu’en commençant par le « sacrilège » d’un simple audit de la dette, qui a dévoilé aux yeux des gens à quel point le roi (capitaliste) qui nous écrase est nu, le processus s’est transformé rapidement en une démarche de pédagogie collective et de reprise en main de leur destin par « ceux d’en bas », tout en élargissant leurs horizons au point de rendre possible la contestation du pouvoir de « ceux d’en haut », qui se servent et piétinent les droits des autres.

C’est évident qu’un tel audit de la dette publique ne peut pas se réaliser sans la participation directe et active de « ceux d’en bas ». Pour qu’il existe, il demande la création et le développement d’un mouvement social unitaire mais aussi démocratique. Cependant, ce mouvement ne peut et ne doit pas être réduit a un rôle de supplétif, ne peut se limiter seulement à suivre les travaux des quelques « experts » de la commission d’audit, soient-ils des gens sincères engagés au côté du peuple. Il doit participer au processus de l’audit de la dette non seulement parce qu’il peut l’aider efficacement avec ses connaissances spécifiques, ses témoignages et ses enquêtes, mais surtout parce qu’il est le seul en mesure de juger et de dénoncer la dette publique sur la base de ses propres priorités, de ses besoins et de ses propres visions émancipatrices.

Un tel mouvement radical pour l’audit de la dette ne peut pas se contenter d’être théorique. Pour qu’il devienne concret, il doit s’(auto)organiser à l’image de la société moderne elle-même. Et pour cela, il lui faut ressembler à un grand fleuve vers lequel convergent de nombreuses dynamiques humaines. Pas au nom d’un quelconque pluralisme métaphysique mais parce que, pour qu’il soit efficace, l’audit de la dette doit se faire en rapport avec les besoins des gens. Nul ne peut mieux connaître, juger, évaluer et défendre les besoins des femmes que le mouvement féministe lui-même. Il en est de même des besoins des agriculteurs que les petits paysans, des jeunes que la jeunesse mobilisée, des consommateurs que les consommateurs organisés ou de l’environnement que les écologistes radicaux…

En somme, un véritable audit de la dette publique exige l’existence d’un puissant mouvement dans lequel se rencontrent tous ceux qui veulent lutter contre cette dette et les mesures d’austérité qu’elle implique, et au-delà toutes les sensibilités de la population salariée opprimée par le capital. C’est-à-dire un mouvement qui, tenant compte des multiples « identités » du salarié d’aujourd’hui (pas seulement producteur mais aussi consommateur, usager des services publics, victime du sexisme, de la violence conjugale et des discriminations du genre, victime du changement climatique et de la pollution de l’environnement…) tente leur synthèse, pour empêcher que le mouvement se fragmente, se divise et perde sa dynamique émancipatrice.

Voici donc une des raisons qui rendent impérative la nécessaire rencontre du mouvement d’audit de la dette publique avec celui des « Je ne paye pas » |1|. Cette nécessité ne découle pas seulement du fait que tous les deux représentent « ceux d’en bas » et leurs résistances. Elle découle avant tout du fait qu’il s’agit, par plusieurs aspects, de mouvements sociaux jumeaux, ayant des « philosophies » et des dynamiques similaires, et qui sont condamnés à se rencontrer et à se greffer l’un sur l’autre s’ils veulent développer toutes leurs potentialités. Tous les deux ne se limitent pas à une critique passive du système capitaliste, mais passent à la transgression en actes de la légalité bourgeoise et capitaliste, levant la tète avec insolence face aux puissants et à leur système. En agissant ainsi, ils créent les conditions pour l’extension et la généralisation de leur démarche, en popularisant l’affirmation « Doivent être gratuits la sante et les transports, l’enseignement et l’électricité, le gaz et les crèches pour les salariés, les immigrés, les familles monoparentales, les retraités sans le sou, les chômeurs et les laissés pour compte de ce système inhumain. Oui, gratuits parce que ceci n’est pas un luxe extravagant mais un droit de ‘ceux d’en bas’ et un devoir de ‘ceux d’en haut’ ».

La rencontre et la jonction organique des tels mouvements sociaux multiplie leur crédibilité et leur force, elle rend aussi possible une libération très importante : elle accoutume la société de « ceux d’en bas » a l’idée qu’ils ne sont pas éternellement condamnés à obéir résignés aux ordres de leurs maîtres. Qu’ils sont non seulement en mesure de contester collectivement ces maîtres et leur pouvoir, mais qu’ils deviennent capables de le faire tomber et de le remplacer par un nouveau système qu’ils auront décidé !

Le processus d’audit de la dette publique par la société mobilisée peut constituer une grande opportunité pour les travailleurs/ses puisqu’il leur offre une occasion unique de se mettre en contact et de comprendre « de l’intérieur » des questions qui leur sont en permanence inaccessibles et interdites, comme le fonctionnement de l’Etat bourgeois, l’économie de marché nationale et internationale, ou les relations et institutions internationales. En jouant ce rôle pédagogique, la grande école de l’audit des livres de comptes de l’Etat par les salariés et leurs organisations contribue à la formation et au développement de leur conscience de classe et anticapitaliste puisqu’elle déploie une dynamique analogue à celle du contrôle ouvrier. Une dynamique qui parvient à armer les travailleurs/ses, et plus généralement les victimes du néolibéralisme, avec la volonté de contester la tyrannie du capital et de prendre en main leur propre destin.

Pourtant, les dynamiques jumelles des deux contrôles ne peuvent pas cacher les importantes différences qui les séparent. En effet, pendant que le contrôle ouvrier ouvre les livres du patron, l’audit de la dette publique passe au peigne fin les livres de l’Etat. Tandis que l’un (le contrôle ouvrier) part par le bas pour aller vers le haut, l’autre (l’audit de la dette) commence par le haut pour aller vers le bas. En d’autres termes, chacun d’eux termine là où commence l’autre…

Alors, si le but ultime du contrôle ouvrier, qui commence dans l’entreprise, est d’inciter les salariés à poser la question de leur contrôle hors de leur lieu de travail, le généralisant au niveau de toute la société et de l’Etat, c’est exactement l’inverse qui se passe avec l’audit de la dette : commençant par l’Etat, il pousse les travailleurs/ses –et tous les opprimés- à généraliser leur expérience et d’imposer leur contrôle aux lieux de travail, à la production et partout où existe l’exploitation capitaliste.

Il s’agit, sans doute, d’une « innovation » qui est le produit direct de nos temps néolibéraux, et qui n’a pas encore attiré l’intérêt de la gauche et de ses états-majors. Ceci n’est pas une surprise car ce qui nous manque cruellement, surtout au Nord global, ce sont ces expériences pratiques d’audit de la dette publique de la part de « ceux d’en bas », qui pourraient fonder la recherche théorique en vue de l’analyse et de la compréhension du « phénomène ». Il reste pourtant l’objectif immédiat qui n’est autre que ce qui doit être fait pour que la dynamique de l’audit de la dette fasse le parcours inverse de celui du contrôle ouvrier : « descendre » à la base de la société, aux lieux de travail, et s’étendre à tout le processus productif !

Alors, en attendant le verdict de la praxis de « ceux d’en bas », un point est acquis : face à un adversaire de niveau international, organisé depuis longtemps, coordonné et armé jusqu’aux dents, et étant donné l’internationalisation extrême de l’économie ainsi que la nature et la réalité « multinationales » de la dette publique, la recherche de partenaires, d’alliés et de compagnons de lutte en dehors des frontières nationales constitue une condition d’importance décisive pour le succès de l’audit. Par conséquent, toute lutte pour l’audit et l’annulation de la dette publique qui n’est pas faite au nom et sur la base des intérêts communs (de classe) de « ceux d’en bas », au-delà des frontières, est condamnée à l’échec. Ensuite, toute confrontation exclusivement avec les créanciers étrangers et les directoires étrangers, au nom d’une quelconque « résistance à l’occupation étrangère » du pays, est non seulement totalement inefficace, mais elle est aussi un vrai combat chimérique jouant le jeu de la sainte alliance de nos tyrans indigènes et étrangers. A l’internationale du capital si réelle et si concrète, nous n’opposons pas le patriotisme, mais notre internationalisme en actes.

Notre espoir est que la dynamique de l’audit se concrétise et se transforme directement en un internationalisme pratique de combat. La raison est simple : les peuples d’Europe –mais sûrement au-delà d’elle, de l’autre côté de la Méditerranée où fleurit la révolution arabe !- sont tous dans le même bateau de la dette publique explosive et des mesures d’austérité inhumaines. Pour être en mesure d’imposer la solution qu’ils auront choisie, ils doivent éprouver de plus en plus intensément le besoin de collaborer et d’unir leurs forces contre leur ennemi commun de classe. De plus en plus de personnes sont convaincues qu’il n’y a pas de salut à l’intérieur de leurs frontières nationales, qu’il faut, ici et maintenant, que les peuples d’Europe (de l’Est et de l’Ouest) instaurent leur Union européenne, celle des peuples, afin de se coordonner et d’agir ensemble sur la base d’un projet stratégique commun.

En dernière analyse, « ceux d’en haut » font très bien leur travail de sape des acquis sociaux et de toutes les formes de solidarité, au service des riches créanciers et des entreprises multinationales ; il est grand temps que « ceux d’en bas » fassent le leur, celui de l’union pour l’audit de cette dette publique, si largement illégitime…

Yorgos Mitralias anime le Comité grec contre la dette, membre du réseau international CADTM.

Notes
|1| Le mouvement « Je ne paye pas », qui a pris récemment une grande ampleur en Grèce, s’est constitué autour du refus de payer les tickets de péage exorbitants sur les autoroutes privatisées du pays. La grande nouveauté de ce mouvement très populaire et radical est qu’il ne se limite pas à la dénonciation passive des augmentations successives du prix des péages, mais qu’il pratique la désobéissance active de masse en forçant les barrières. Ces derniers temps, le mouvement « Je ne paye pas » est en train de s’étendre aux transports urbains de Thessalonique, au nord de la Grèce.