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MISE EN PLACE D’UN "MOUVEMENT CITOYEN"

dimanche 27 octobre 2002

La majorité de la population du Québec et, dans une proportion moindre, du Canada s’oppose à la guerre contre l’Irak dans laquelle notre gouvernement a déjà accepté de nous entraîner. On sent une nette inquiétude chez beaucoup de nos concitoyenNEs, une volonté de faire connaître son opposition, un désir d’agir concrètement pour empêcher la guerre.

La manifestation du 17 novembre offrira certes une occasion d’exprimer haut et fort cette volonté collective et la mobilisation réalisée par de très nombreux organismes est d’une importance capitale à cet égard. Mais cela ne suffit pas. Le Collectif "Échec à la guerre" ne saurait, à lui seul, constituer un mouvement suffisamment large, ramifié et soutenu pour (justement) faire échec à la guerre.

D’abord, parce qu’un tel mouvement exige non seulement que les organismes de la société civile se mettent en branle vers cet objectif, mais que TOUTES LES ÉNERGIES DISPONIBLES soient canalisées à bâtir et à étendre le mouvement de façon active. Or "Échec à la guerre" rassemble essentiellement des représentantEs d’organismes et ne peut pas, en même temps, offrir un cadre organisationnel à tous les INDIVIDUS qui sentent le besoin de s’engager directement dans l’action d’une manière un tant soit peu suivie !

D’autre part, "Échec à la guerre" est un lieu priviligié pour organiser des grandes manifestations, des grandes activités d’éducation centralisées, et la pression politique des grands organismes sur les décideurs politiques. Mais il faut également réaliser tout un travail au niveau ’citoyen’ : offrir des activités d’éducation moins prestigieuses peut-être, mais beaucoup plus nombreuses et décentralisées ; rejoindre le maximum de personnes localement et les amener à poser des gestes simples d’opposition à la guerre ; canaliser l’opposition des gens dans des mouvements locaux de pression ’irrésistible’ sur leurs députés. Il faut mettre en oeuvre des moyens pour que la majorité de la population, qui est déjà contre la guerre, exige d’être véritablement ’représentée’ sur cette question cruciale.

Après en avoir discuté avec plusieurs groupes et individus, y compris au sein du Collectif "Échec à la guerre", nous avons décidé de lancer un appel à la formation d’un "mouvement citoyen" contre la guerre, qui offrira un cadre organisationnel simple et flexible À TOUS LES INDIVIDUS (DE LA RÉGION DE MONTRÉAL) qui veulent s’engager concrètement dans le travail d’opposition à la guerre. Ce mouvement sera indépendant de tout organisme ou groupe, y compris Objection de conscience, bien sûr.

Le mouvement sera lancé lors d’une réunion, à laquelle vous êtes tous et toutes conviés ! Nous souhaitons y retrouver "des dizaines et des dizaines" de personnes, pour ne pas dire plus !!! Les membres d’organismes sont ÉVIDEMMENT les bienvenus, mais strictement EN TANT QU’INDIVIDUS.

RENCONTRE D’ORGANISATION DE L’OPPOSITION CITOYENNE À LA GUERRE Mercredi le 30 octobre, à 19h00
2149 MacKay

(à côté de l’édifice principal de l’Université Concordia)
Métro Guy-Concordia

La rencontre se déroulera en français et en anglais.

Cette rencontre n’aura rien d’une conférence. Elle amorcera un travail pratico-pratique d’opposition à la guerre au niveau local. Ce travail devra, bien sûr, tenir compte de la mobilisation pour la grande manifestation du 17 novembre, mais il ne se limitera pas du tout à cela et il devra évidemment se poursuivre au delà du 17 novembre. Voici comment la rencontre se déroulera, en gros :

– nous discuterons brièvement des divers aspects proposés pour ce travail et des outils communs qu’il serait important de créer(voir plus bas) ;

– puis nous nous séparerons en équipes, vraisemblablement sur la base de nos lieux de résidence en fonction des comtés électoraux, pour planifier concrètement le travail de chaque équipe selon les particularités du comté, les disponibilités de chacunE, etc. Une personne-contact sera choisie au sein de chaque équipe.

– puis nous reviendrons ’en plénière’ pour faire une synthèse, planifier une prochaine rencontre, décider d’un nom pour ce mouvement (ce pourrait être aussi simple que "CitoyenNEs contre la guerre"), etc.

LES DIVERS ASPECTS DU TRAVAIL PROPOSÉ AUX ÉQUIPES LOCALES :

(a) MOBILISATION À LA BASE CONTRE LA GUERRE ; CELA POURRAIT VOULOIR DIRE : - affichage local pour le 17 novembre et d’autres actions ; - organisation d’actions locales contre la guerre ; - affichage (d’un autre genre) pour rendre visuellement présente, localement, l’humanité de la population irakienne et ce qu’elle risque...

(b) PRESSIONS CITOYENNES SUR LES DÉPUTÉS LOCAUX, AVANT ET APRÈS LE 17 NOVEMBRE : - téléphoner et écrire nous-mêmes à notre député ; - organiser une campagne locale d’appels et de lettres au député ; - organiser une visite au bureau local du député ;

NOTRE OBJECTIF est d’amener, quand c’est possible, chaque député à se prononcer, dans le caucus de son parti, au Parlement, et publiquement contre TOUTE participation canadienne à une guerre contre l’Irak, ’autorisée’ ou non par le Conseil de sécurité.

NOS ARGUMENTS : humanitaires vis-à-vis de la population irakienne, dénonciateurs des motifs véritables d’une telle guerre, et EXIGEANT la démocratie (i.e. que le député représente son électorat), etc.

DANS LE CAS D’UN-E DÉPUTÉ DÉJÀ FAVORABLE, il pourrait s’agir de mobiliser un soutien populaire à ses prises de position, de l’amener à participer à la manifestation du 17 novembre, etc.

ET DANS LE CAS D’UN-E DÉPUTÉ TOTALEMENT IRRÉCUPÉRABLE, il faudrait évaluer la pertinence de renforcer le travail ailleurs ou, au contraire, de mettre ce député publiquement dans l’embarras, par du piquetage devant son bureau, des manifestations locales, l’occupation de son bureau, etc.

(c) TRAVAIL D’ÉDUCATION LOCAL : - distribution de tracts aux métros du comté (s’il y a lieu), porte-à-porte, etc. - organisation d’assemblées locales ; - utilisation des média locaux, si possible

D’ici mercredi prochain, nous travaillerons à produire ce qui pourrait constituer un instrument commun important dans la phase initiale de ce travail. Il s’agirait d’un genre de "lettre à mes voisinEs", écrite sur un ton familier, qui présenterait TRÈS SIMPLEMENT ET BRIÈVEMENT les raisons de s’opposer à la guerre et qui les inviterait à ne pas rester silencieux.

Au verso de la lettre, sous le titre "Ce que vous pouvez faire", seraient présentés diverses actions à poser dont écrire et téléphoner à son député (coordonnées fournies), participer à la manifestation du 17 novembre, entrer en contact avec votre équipe locale de "CitoyenNEs contre la guerre" etc.

Attachées à la lettre, deux cartes postales dont l’une serait pré-adressée au premier ministre du Canada et l’autre pourrait être adressée au député local.

Cet instrument pourrait être distribué massivement aux métros, porte-à-porte, etc et combiner nos objectifs de mobilisation, d’éducation et de "pression politique".

TRAVAIL PRÉPARATOIRE DEMANDÉ À CHACUN-E DES PARTICIPANT-ES À LA RENCONTRE DE MERCREDI PROCHAIN

Afin que la rencontre soit la plus fructueuse possible —et aussi de manière à COMMENCER IMMÉDIATEMENT le travail !—, il serait TRÈS utile que celles et ceux qui ont l’intention de participer à ce mouvement citoyen fassent les choses suivantes AVANT LA RENCONTRE :

* Déterminer dans quel comté vous résidez. Si vous l’ignorez, allez à l’adresse suivante www.parl.gc.ca/information/about/people/house/PostalCode.asp?Language=F&PC=N et tapez simplement votre code postal

* Téléphonez au bureau de votre député (à Montréal et/ou à Ottawa) et informez-vous de la position officielle de son parti, de sa position personnelle, du fait qu’il ait pris personnellement part, on non, au récent débat sur la guerre au Parlement canadien, etc. Indiquez déjà que vous vous opposez à TOUTE participation du Canada à une guerre contre l’Irak

* Commencez à penser aux particularités de votre comté, au travail qu’il serait possible ou non d’y faire, aux meilleurs endroits où pourraient être organisées une assemblée locale, etc.

Nous sommes déjà un certain nombre à vouloir nous engager dans ce genre de travail local, mais pour qu’il ait des chances d’aboutir aux résultats que nous souhaitons tous et toutes, il faut des dizaines et même des centaines de volontaires, dans notre région seulement.

Ce message ne s’adresse pas "aux autres"... Il s’adresse À VOUS. Si vous en avez la possibilité, cette cause importante a besoin de vos énergies !

Solidairement, contre la guerre !

Raymond Legault pour OCVC (Objection de conscience / Voices of Conscience)

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