Les Américains font preuve d’une incroyable hypocrisie pour assurer leur mainmise sur le monde, n’hésitant pas à s’allier avec des gens peu recommandables pour servir leurs intérêts. Dans les années 80, ils se sont alliés avec un certain Oussama ben Laden dans la guerre entre l’URSS et l’Afghanistan. Une fois la guerre finie, Ben Laden a disparu des regards jusqu’à ce qu’arrive un certain 11 septembre 2001. À partir de ce moment, l’ancien allié était devenu l’ennemi numéro 1 des USA qui se sont engagés à le capturer « mort ou vif ». On a bombardé et envahi l’Afghanistan pour mettre la main du chef d’Al-Quaeda mais sans succès.
Maintenant que Ben Laden est introuvable, et ayant besoin d’ennemis pour entretenir l’idée d’une Amérique menacée et ainsi, mobiliser le monde à la défense de l’Empire, l’aigle américain a tourné son œil de prédateur vers le tyran de Bagdad. Un autre avec qui les Américains ont fait affaire pendant la guerre Iran-Irak. Comme dans le cas de la guerre froide, il fallait « contenir » un mouvement, la révolution islamique iranienne, susceptible de s’étendre un peu trop au goût de Washington. C’est ainsi que les Américains se sont alliés à Saddam Hussein, allant même jusqu’à lui fournir des armes chimiques avec lesquelles Saddam a bombardé un village kurde. L’administration américaine n’a pas dit un mot, pas plus que les autres pays occidentaux. Ce n’étaient que des Kurdes, après tout ; fallait pas froisser un « partenaire d’affaires », quand même ! Comme Franco qui n’a pas dénoncé le bombardement de Guernica par ses amis allemands…
Et maintenant, Bush et compagnie tentent d’ameuter le monde sur « la menace irakienne, les armes de destruction massives de Saddam et ses liens avec Al-Quaeda » ! Belle hypocrisie de la part de ces défenseurs de la démocratie qui ont aidé à renverser un président élu du Chili. Ainsi sont les USA : préoccupés d’abord de leurs concitoyens, de leur démocratie, de leur liberté et les autres doivent servir les intérêts US.
L’Irak a t-elle des armes de destruction massive ? Je l’ignore. Si c’est le cas, faut-il aller jusqu’à déclencher une guerre qui risque d’avoir des conséquences catastrophiques pour le peuple irakien, détail que semblent avoir oublié Bush et ses sbires ? La Corée du Nord a repris son programme nucléaire mais les USA veulent régler cette « crise » pacifiquement alors que personne n’est certain de la présence ou non d’armes de destruction massive en Irak. Que cachent vraiment les intentions belliqueuses des faucons de la Maison-Blanche ? Pétrole, peut-être ?
Personne ne doit être dupe des ambitions américaines. Ce n’est pas pour rien que les USA envoient des navires de guerre dans le Golfe Persique mais pour préparer la Guerre du Golfe II. Il ne s’agit pas d’une guerre pour libérer les Irakiens de la tyrannie de Saddam ou pour donner aux Kurdes leur propre État mais d’une guerre de conquête, une guerre impérialiste. Les intérêts US d’abord. Et les intérêts US sont totalement étrangers aux intérêts des autres peuples. Quoiqu’en disent les admirateurs inconditionnels de la civilisation d’Hollywood, des McDo et de Disneyland, il faut s’opposer à une guerre en Irak, avec ou sans l’ONU. Même avec le OK des Nations unies, une guerre contre un peuple à genoux est un crime contre l’humanité.
Je crois que la menace ne vient pas d’un pays affaibli par 10 ans d’embargo mais d’un président aux visées impérialistes et qui se donne le droit d’attaquer de façon « préventive » (quel cynisme !) quiconque prétendra égaler ou surpasser la puissance américaine. Si nous sommes humanistes, nous devons nous opposer à cette guerre qui risque de conduire les Irakiens d’abord et le monde ensuite au désastre. Après l’Irak, qui sera la prochaine victime ?
Simon Girard