Tiré du site du NPA, mercredi 20 mai 2009
Propos recueillis par Guillaume Andreux et Charlotte Pello
Quelle était la raison de votre venue à Marseille ?
Parce qu’on me l’a demandé ! [rires] Le succès du NPA m’enthousiasme. Actuellement, la gauche est dans état catastrophique, en partie parce qu’elle manque du leadership dont elle a besoin. Le NPA apparaît comme une réponse à ce besoin. Si je suis venu ici, c’est parce que nous sommes actuellement à un moment important, politiquement. Par centaines de milliers, des gens sont en train d’abandonner l’ancienne manière de faire de la politique, des gens qui en ont assez de cet establishment qui a amené la situation sociale actuelle. Si on ne profite pas de ce moment, on risque de devoir attendre encore 15 ou 20 ans avant de retrouver une nouvelle opportunité politique. Voilà pourquoi je pense que le NPA est un grand espoir.
Vous avez récemment déclaré que le NPA était le type de projet dont la Grande-Bretagne avait besoin – ainsi que l’Europe en général. Quelles sont les conditions qui rendraient sa réalisation possible en Grande-Bretagne ?
Il a y a un rejet énorme de la politique et des politiciens traditionnels. Il y a un vide politique à gauche, et surtout au centre-gauche. De plus, le système économique est dans un état dramatique. Tout le monde se rend compte que les choses doivent changer. Il y a donc une opportunité évidente pour la gauche. Il existe des tentatives d’unification de la gauche radicale, comme Respect, qui n’a malheureusement pu éviter les scissions, marqués par le sectarisme. Néanmoins, il reste toujours un noyau solide pour faire vivre nos idées. En Grande-Bretagne, des candidats d’organisations d’extrême gauche se présentent aux élections européennes. Le problème est que la gauche est fragmentée en de trop nombreux petits groupes. Ce dont on a besoin, c’est d’un front uni. Tant que nous resterons divisés en petits partis d’extrême gauche, nous ne pourrons pas être pris au sérieux.
Que pensez-vous alors d’une nouvelle Internationale de partis anticapitalistes ?
C’est une question complexe, qui nécessite d’importants débats. Nous avons besoin de nous rassembler pour y réfléchir tous ensemble et nous avons besoin de construire un programme et de nous organiser. Face à la mondialisation capitaliste, nous devons imposer notre idée de l’internationalisme. Et nous avons besoin de répondre, à l’échelle de l’Europe, par un nouveau parti de gauche. Un parti qui fasse prévaloir les intérêts des gens ordinaires sur les revendications du capital. Notre objectif doit être de définir une nouvelle structure économique et sociale qui permette d’obtenir ce résultat. Et j’espère réellement que le NPA est la base de ce mouvement.
Propos recueillis par Guillaume Andreux et Charlotte Pello