Dans son adresse à la nation du 14 avril 2004, le président Bush a fait référence au "travail d’idéologie fanatique et politique" au Moyen-Orient qui cherche à "opprimer et persécuter les femmes". Il prétend que l’élimination de ce fanatisme contre les femmes motive en partie le massacre de 10.000 civil-es irakien-nes et d’un nombre croissant d’étatsuniens. Faisant partie de la plus ancienne organisation internationale de femmes pour la paix, la section étatsunienne de la Women’s International League for Peace and Freedom est indignée par l’idée que cette guerre injustifiée aurait été entreprise pour les droits des femmes. Non seulement le gouvernement Bush a-t-il poursuivi un programme qui met les femmes en danger dans le monde entier, mais encore des mouvements militant pour les droits des femmes existent déjà dans tout le monde arabe. Déclarer que la destruction totale de l’Afghanistan et de l’Irak étaient des étapes nécessaires pour garantir l’égalité des femmes est aussi condescendant que dangereux. Les Irakiennes se sentent moins en sécurité dans un Irak soi-disant "libéré" et doivent encore combattre pour avoir la moindre voix dans les décisions concernant l’avenir de leur pays.
Alors que le terrorisme est une menace réelle, ce n’est ce qui définit la vie de la plupart des gens. Poursuivant l’orientation de son discours sur l’état de l’Union, le président ne fait pas mention de l’environnement ni de solutions véritables pour l’économie ou d’idées pour combattre la pandémie du sida. Si M. Bush était vraiment animé par la défense des droits des femmes, il pourrait commencer par adhérer à la résolution 1325 de l’ONU recommandant la participation des femmes à la prise de décisions. Il pourrait contribuer à un financement adéquat de la santé et de l’éducation. Il pourrait abroger la dangereuse règle du baillon mondial qui interdit à l’USAID de subventionner des ONG qui utilisent leurs propres fonds non US pour procurer des services d’avortements légaux, faire pression sur leurs propres gouvernements pour réformer les lois sur l’avortement, donner des conseils médicaux ou des références concernant l’avortement. La Ligue en appelle aux élu-es pour qu’ils changent la politique du gouvernement étatsunien qui opprime et persécute lui-même les femmes.
Source : WILPF, 14-04-04 via une traduction de Fenwib
(tiré du site Cybersolidaires)