Le contrat première embauche qui permet de licencier sans motif un jeune de moins de 26 ans s’inscrit dans une politique globale, celle de la casse de tous les acquis sociaux. Ce nouveau contrat de travail précaire vient s’ajouter aux nombreux existantscomme l’intérim, le temps partiel imposé, et dernièrement le contrat nouvelles embauches. Le gouvernement n’en est pas à son ballon d’essai dans ses politiques anti-sociales après les reformes des retraites de 2003 et de 1995, qui ont augmenté l’age d’accession à la retraite à taux plein par l’augmentation des annuités de cotisation. En 1995 c’est le secteur privé qui est touché, suivi en 2003 par le secteur public, passant de 37,5 annuités à 42 en 2020. Ces politiques ne sont pas guidées seulement par des gouvernements de droite, le PS promettait lors des mobilisations de 1995 le retour à une durée de cotisation à 37,5, il n’en a rien été. Le gouvernement de la gauche plurielle à lui aussi contribué directement à la précarisation de la jeunesse en proposant les emplois jeunes, contrats à durée déterminée sans débouchée, CES, contrats d’avenirs,... La casse du code travail passe également par la reforme de la sécurité sociale qui a fait porter les contraintes sur les assurés et les malades. Le salaire indirect se voit donc diminué, la redistribution des revenus n’étant que de plus en plus symbolique.
La recherche du profit immédiat
Les patrons ont un objectif, maximiser leur investissement pour engendrer un maximum de profits. Pour ce faire ils doivent augmenter leur taux de profit à savoir la part des profits dans la création totale de richesse. La valeur crée par le salarié est dans un premier temps utilisée pour la rémunération de celui-ci et dans un second temps pour alimenter les profits. Pour satisfaire l’augmentation du taux de profit le patron a plusieurs moyens : Baisser le "coût du travail" en baissant les salaires ou en bénéficiant de diminutions de cotisations patronales ( exonérations, avantages fiscaux, ...). La fin de l’indexation des salaires sur le pouvoir d’achat en 1982 a permis de flouter la situation, l’augmentation annuelle des salaires étant inférieure à l’inflation. Le patron dont l’entreprise connaît une augmentation de productivité ( progrès technique,...) ne répercute pas celle ci par une augmentation des salaires. De 1988 à 1998, la productivité du travail a progressé de 26%, le pouvoir d’achat salarié à structure constante n’a augmenté que de 1,6% dans les entreprises du secteur marchand (INSEE). Enfin le patron peut augmenter le temps de travail sans toucher aux salaires des ouvriers. En 2004, l’entreprise Bosh a augmenté le temps de travail sans augmentation de salaires en menacant les travailleurs de délocaliser la production en cas de refus. L’épée de Damoclès de la délocalisation et le chantage à l’emploi sont devenus un outils de pression privilégié pour des employeurs désireux de voir leurs salariés modérer leurs prétentions en matière de salaire et de condition de travail. C’est en appliquant ces principes que le taux de profit des entreprises à presque doublé depuis 20 ans, au détriment de la part revenant aux salaires. Une juste répartition des richesses aurait vue doubler les salaires sur cette vingtaine d’années. En 2005 le CAC 40 a augmenter de 23%, les actionnaires des grosses entreprises empochant ainsi au passage 23 milliards d’euros !
Une main d’œuvre corvéable
Les salariés sont vu comme un coût alors que se sont eux qui créent la richesse (ils vendent leur force de travail), c’est une variable comme une autre dans la gestion de l’entreprise. C’est ainsi qu’ils doivent être le plus flexible possible pour s’adapter à l’offre et à la demande. Les capitalistes préconisent ainsi le recours à l’intérim, CDD, temps partiel et bien sûr CPE, CNE. Ces types de contrats ne visent pas à réduire le chômage structurel mais bien d’introduire une constante structurelle d’insécurité. En effet le chômage est un formidable outil de pression afin de faire accepter la précarité et rendre la classe ouvrière corvéable à merci. La précarité est un outils d’exploitation économique mais aussi un outils de domination sociale et politique. Réclamer le paiement de ses heures sup devient impossible, l’activité syndicale également. Actuellement il est très difficile pour le secteur privé de se mobiliser, c’est manif ou la porte propose le patron. Les salariés sont mis en concurrence, l’autre devient un adversaire, jeunes contre vieux, hommes contre femmes, peuples contres peuples,.... Dans le cadre de la mondialisation capitaliste et de la division internationale du travail, les patrons s’efforcent d’instaurer une concurrence entre les salariés des pays du nord et ceux du sud, étouffant la lutte de classe par la lutte entre les peuples..
Chassons ce gouvernement par la lutte !
Précarité, exploitation, misère tels sont les pendants de la société capitaliste. Nous devons nous mobiliser pour lutter et renverser ce système. Nous ne devons pas attendre 2007, en attendre d’une opposition institutionnelle qui se retrouvent à 11 députés pour voter contre l’amendement du CPE. Le renversement de cette société ne se fera pas dans les urnes mais par le rue. Cela passe nécessairement par la grève avec occupation où nous appliquons directement les principes qui nous guident, ceux de l’autogestion et de la démocratie directe. La fac de Rennes II est gérée par les personnes qui l’occupent, les décisions sont prises par l’assemblée générale, l’échange des savoirs, débats, musique,... rythment la vie de l’occupation. Nous ne devons pas rester isolés, nous devons étendre la mobilisation a l’ensemble de la jeunesse (facs, lycées, jeunes travailleurs,...) et à l’ensemble des travailleurs. Nous devons pousser à la multiplication des occupations, des lycées, fac et aussi des entreprises, à la grève générale. Le mouvement contre le CPE peut être l’étincelle qui mettra le feu aux poudres et faire chuter le gouvernement. Imposons un autre choix de société !
Section Jeune de la Ligue Communiste Révolutionnaire 21 bis bld Chézy 35000 Rennes lcrfede35@ras.eu.org