Mais les États-Unis veulent une domination sans limite sur le monde, et pas seulement militaire : un système d’embrigadement et de domination totalitaire, économique, culturel, moral. Bush dénonce " l’Empire du mal " en Irak exactement avec les mêmes mots que les réseaux terroristes criminels dénoncent le " Satan " occidental. L’empire n’applique que ses propres lois. Par exemple, il refuse d’appliquer les décisions internationales sur la protection écologique du monde (Kyoto). Par exemple, il ne veut pas se soumettre aux tribunaux internationaux légaux. Par exemple, la guerre pour renverser le régime d’Irak est décidée par une loi américaine de 1998.
Mais c’est aussi un empire menacé, gangrené économiquement de l’intérieur (faillites frauduleuses comme Enron), menacé par la violence aveugle qu’il a lui-même semé sur toute la planète. Il nous parle de guerre " préventive ", mais c’est à la guerre permanente qu’il veut nous habituer. La dictature du marché ou la guerre : tel est le choix barbare.
Le dieu pétro-dollar
Que Saddam Hussein soit un dictateur sanguinaire, nul ne le conteste. Il a déjà utilisé les armes chimiques contre le peuple kurde, qu’il opprime, en 1988 (5 000 morts). Il n’hésiterait pas à recommencer. Mais il fut une époque (guerre Iran-Irak) où les USA soutenaient Saddam pour affaiblir l’Iran, autre " axe du mal ". Mieux, les USA, l’Allemagne, la France, et leurs firmes chimiques, ont tous collaboré avec le régime irakien quand cela servait leurs intérêts.
Mais aujourd’hui, le pétrole est menacé pour l’Occident. C’est pourquoi un régime pro-américain à Bagdad serait plus sûr que l’ancienne alliance avec la monarchie saoudienne, dont la politique pourrait devenir imprévisible.
Bagdad est devenu le régime à abattre. Et tant pis pour sa population affamée par le blocus depuis 1991, massacrée sans arrêt par les dégâts collatéraux des bombardements alliés. Personne n’a vraiment les preuves que S. Hussein construit d’autres engins de mort. Mais les USA ne veulent même pas de nouvelles inspections de l’ONU. Au besoin, ils fabriqueront des preuves : ils veulent la guerre.
Une guerre contre l’Irak serait un crime mondial
Personne n’est en mesure de prévoir les effets en chaîne de violence qu’une telle guerre provoquerait. Non seulement elle provoquerait des dizaines de milliers de morts en Irak, mais elle pourrait mettre le Moyen-Orient à feu à sang. Elle pourrait déclencher des vengeances terroristes pire que le 11 septembre.
En Palestine, une telle guerre pourrait servir de prétexte à Ariel Sharon pour embraser toute la région, l’ensevelir de bombes, voir utiliser l’arme nucléaire. Ce serait un génocide contre le peuple palestinien, humilié, meurtri, tragiquement isolé, mais toujours résistant contre les puissances inhumaines du monde.
Seule la mobilisation partout dans le monde peut empêcher ce désastre !
Dans la rue, dans les entreprises, les quartiers, unissons les forces de tous les pacifistes. Préparons des comités unitaires, des manifestations. Obligeons nos gouvernements à rompre avec Bush, à empêcher cette sale guerre.
Le 9 Septembre 2002
Tract de la LCR