Après que le Conseil constitutionnel a « validé sans réserve » le CPE, Chirac a annoncé sa décision de promulguer la loi sur « l’égalité des chances », tout en annonçant qu’il souhaitait engager des discussions en vue de modifier l’article sur le CPE. Il s’agirait de porter la période d’essai de deux ans à un an et de faire obligation à l’employeur de donner le motif en cas de licenciement. Ces modifications nécessiteront une nouvelle loi. Chirac promulgue une loi en annonçant qu’il va la modifier par une autre loi ! Ce petit tour de passe-passe n’a d’autre but que de tenter de sauver la droite en perdition. Juste après que Chirac a parlé, Sarkozy a dit, depuis le siège de l’UMP, sa satisfaction devant la manœuvre. En promulguant une loi qu’il ne fera pas immédiatement appliquer, Chirac sauve la mise à Villepin, tout en intronisant Sarkozy comme unique chef de la droite pour 2007. Sauver ce qui peut l’être pour la majorité, voilà la seule préoccupation de Chirac. Il démontre que lui, Villepin, Sarkozy et leurs amis se moquent éperdument des jeunes et des travailleurs. Ils les méprisent. Ils invoquent la république et la démocratie, mais n’agissent que pour leurs ambitions et leur pouvoir.
Avec les jeunes, tous ensemble, gagner, c’est possible !
Désavoué par l’opinion, rejeté par les travailleurs et les jeunes, ce gouvernement illégitime impose une loi réactionnaire qui instaure l’apprentissage à 14 ans, le travail de nuit dès l’âge de 15 ans et prévoit un « contrat de responsabilité parentale » pouvant conduire à la suppression des allocations familiales. Les aménagements du CPE ne changeront rien et la petite manœuvre de Chirac ne fait que révéler la faiblesse et le désarroi d’un pouvoir aux abois. La vague de mécontentement qui, mardi dernier, a déferlé sur le pays, près de 3 millions de manifestants, montre que la convergence entre les étudiants, les lycéens et les salariés, les précaires et les chômeurs est possible. C’est ce qui effraie le patronat et le gouvernement. Ils craignent que les jeunes et les salariés ne réussissent à changer le rapport de force. Et c’est bien l’enjeu du mouvement : mettre un coup d’arrêt à la politique de régression sociale. La petite manœuvre de Chirac pour éviter la déroute de la droite pourrait bien préparer sa débâcle.
Engager toutes les forces vers la grève interprofessionnelle reconductible
Dès la fin de l’intervention de Chirac, dans toutes les villes du pays, ont eu lieu des rassemblements ou des manifestations, comme à Paris, pour dénoncer la mascarade. Toutes les organisations syndicales, de jeunes, l’ensemble des partis de gauche et d’extrême-gauche appellent, le 4 avril, à une journée de grève et de manifestations. Dans plusieurs départements, les organisations syndicales et étudiantes appellent à discuter de la reconduction de la grève. En Gironde, elles en appellent « aux 12 organisations nationales afin qu’elles se réunissent dès le 4 avril au soir pour mettre en œuvre la perspective de la grève reconductible dés le 5 avril pour gagner ». Elles ont raison. Oui, il nous faut préparer le blocage des facs, des lycées et des entreprises, grandes et petites, privées et publiques, l’entrée massive des salariés aux côtés de la jeunesse dans la grève interprofessionnelle reconductible. Ce que veulent les jeunes et les travailleurs, c’est le retrait du CPE et du CNE, l’abrogation de la loi sur « l’égalité des chances », et chasser ce gouvernement, pour mettre un coup d’arrêt à la généralisation de la précarité, à la régression sociale.
Après le 4 avril, on continue ! Chirac, Villepin, Sarkozy dehors !
Le 1er avril 2006