Nous publions, ci-dessous, une lettre ouverte adressée au président Chavez par un grand nombre d’organisations populaires. Cette lettre traduit la volonté de riposte populaire aux mobilisations dont le contenu social est bien décrit par l’article de Richard Gott (publié sur notre site : « La rage raciste des élites de Caracas »). Une attitude du gouvernement Chavez qui se contenterait de s’appuyer sur les secteurs militaires aboutirait à mobiliser les couches paupérisées et à préparer une contre-offensive venant des rangs de l’armée, contre-offensive jugée publiquement peu probable par les cercles présidentiels. - Réd. A L’encontre.
Citoyen Hugo Chavez Frias, Président de la République,
Nous, représentants des organisations populaires, de la société civile, des mouvements étudiants, de classes moyennes, parmi d’autres secteurs qui soutiennent le processus révolutionnaire, la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela et le gouvernement que vous présidez légitimement suite à la volonté populaire, nous avons tenu une réunion extraordinaire ce jour même, avec la présence de représentants des forces armées nationales. Nous avons analysé avec soin la conjoncture politique actuelle, caractérisée par une offensive ouverte et planifiée des forces conspiratrices. Cette analyse nous a conduits à des conclusions que nous jugeons essentielles et que nous vous transmettons. Face à la grève visant un coup d’Etat et à imposer la terreur, lancée par l’opposition, et face à la combinaison de sabotages et d’actions violentes qui se développent, nous appelons à la mobilisation conjointe et massive dans la rue du peuple et des forces armées nationales pour la défense de la Constitution, du gouvernement et de la révolution bolivarienne. Nous exigeons, Monsieur le Président, que vous preniez, entre autres, les mesures urgentes suivantes que requiert cette situation cruciale :
1° destitution des dirigeants subversifs de la direction de PDVSA [société pétrolière du Venezuela] et contrôle total de l’industrie pétrolière par l’Etat, les forces armées et le peuple mobilisé ;
2° intervention avec appui populaire dans les moyens de communication [télévision, radio, presse complètement contrôlées par la droite] privés au service du terrorisme golpiste [du terrorisme et du coup d’Etat] pour neutraliser cette machine insurrectionnelle et qui incite à l’instauration du fascisme, et redonner au peuple son droit d’expression qui a été séquestré par les propriétaires des chaînes télévisées et de la presse ;
3° nous vous demandons de convoquer immédiatement une mobilisation dans la rue avec tous les moyens dont dispose le gouvernement national et, en même temps, nous appelons à une grande manifestation populaire devant le siège de la PDVSA, en défense de notre démocratie et de nos ressources pétrolières.
Président, appelez dès maintenant votre peuple à impulser un nouveau 13 avril [quand la mobilisation populaire a fait reculer le coup d’Etat et a abouti à la libération de Chavez, mobilisation soutenue par un secteur plébéien de l’armée] définitif contre le golpisme [la politique du coup d’Etat]. Nous devons nous rappeler les leçons qui ont conduit à la défaite de la Première République [coup d’Etat militaire en 1945 qui met fin à la période de 1935 à 1945 ; de 1948 à 1958 sera installée une dictature militaire ouverte] et au coup d’Etat du 11 avril 2002.
Le peuple conscient de ses responsabilités historiques assumera son rôle protagoniste et répondra à votre appel. Sans plus attendre, comptez sur l’appui du peuple dans la rue.
Petroleros por Venezuela, Universitarios en la calle, Asemblea popular revolucionaria de Coche, Otra America es possible sin el ALCA, Ciudadanos por la defensa de la Constitucion, Movimiento comunal La Pastora-Manicomio, Movimiento Tupamaro 23 de Enero, Junta parroquial de Sucre .
Tiré du site À l’encontre