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27 novembre 2007 en France : Besancenot réclame une « commission d’enquête indépendante »

mardi 12 août 2008

Affrontements : Besancenot réclame une « commission d’enquête indépendante »

BESANCENOT Olivier, LECLERC Anne, LCR (France)
Tiré de rouge n°8395

PARIS, 27 nov 2007 (AFP) - Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR, a réclamé une « commission d’enquête indépendante » pour clarifier les circonstances de l’accident qui a coûté la vie dimanche à deux adolescents à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), déclenchant une vague de violences.

« Les circonstances exactes de l’accident et l’attitude des policiers dans les minutes qui ont suivi doivent être établies au plus vite au moyen d’une commission d’enquête indépendante. C’est ce que réclame la LCR », affirme le leader de la Ligue dans un communiqué. Selon lui, « les réactions de colère de dizaines de jeunes traduisent, une fois de plus, la profonde crise sociale qui mine ces quartiers et le sentiment de mépris, d’injustice, de révolte qu’éprouvent ces jeunes de plus en plus précarisés, marginalisés ».

« Ce sont des solutions sociales et politiques s’attaquant résolument aux inégalités, à la précarité, aux discriminations qui doivent être construites ensemble dans l’unité en solidarité avec toute la population », estime l’ex-candidat à la présidentielle.


Editorial

Morts tragiques

Dimanche 25 novembre au soir, un tragique accident entre une voiture de police et une minimoto-cross a coûté la vie à deux adolescents de Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), Moushin et Larami, âgés de 15 et 16 ans. Cette nouvelle tragédie rappelle celle qui a coûté la vie de Bouna et Zyed, à Clichy-sous-Bois, il y a deux ans, et qui a provoqué la révolte des quartiers pendant plusieurs semaines. On se souvient des déclarations mensongères et immédiates de la police et de Sarkozy, attribuant à ces deux jeunes une fuite liée à un cambriolage. Ce n’était que la peur d’un contrôle d’identité, et son corollaire d’humiliation, qui avaient fait fuir les adolescents. Dans ce drame, le parquet de Bobigny a d’ailleurs ouvert une enquête sur non-assistance à personne en danger.

Les circonstances exactes de l’accident du 25 novembre dernier et l’attitude des policiers dans les minutes qui ont suivi doivent être établies au plus vite, au moyen d’une commission d’enquête indépendante. Si, aujourd’hui, nos pensées vont aux victimes et à leurs familles, auxquelles nous exprimons notre soutien et notre entière solidarité, nous devons imposer au gouvernement la mise en place d’un plan d’urgence pour les quartiers, car, depuis 2005, la situation n’a pas changé. Les réactions immédiates de colère de dizaines de jeunes traduisent, une fois de plus, la profonde crise sociale qui mine ces quartiers, et le sentiment de mépris, d’injustice, de révolte qu’éprouvent ces jeunes de plus en plus précarisés, marginalisés.

Des solutions sociales et politiques, s’attaquant résolument aux inégalités, à la précarité, aux discriminations doivent être élaborées avec toute la population. Cela signifie s’attaquer à la question de l’emploi, lutter contre les multiples discriminations (à l’embauche, dans l’accès au logement…), qui sévissent toujours à l’encontre des habitants des quartiers, et notamment des jeunes. Création d’emplois, services publics renforcés et étendus, garantie du versement des subventions aux associations qui créent du lien social, arrêt des contrôles d’identité permanents et suppression de la BAC sont les mesures d’urgence sociales et démocratiques qui s’imposent.

Anne Leclerc

* Paru dans Rouge n° 2229, 29/11/2007.

BESANCENOT Olivier, LECLERC Anne, LCR (France)