Nous rappelons aux éluEs qu’au cours des dernières années, la population québécoise et canadienne s’est clairement exprimée à deux reprises à l’encontre des orientations militaristes étasuniennes,en rejetant d’abord toute participation à l’invasion de l’Irak, puis au bouclier antimissile. Alors qu’une majorité de citoyens et de citoyennes du Québec sont opposés au nouveau rôle des troupes canadiennes en Afghanistan, nous demandons aux politicienNEs, en particulier à ceux des partis d’opposition, d’exprimer ces sentiments et ces convictions avec force.
Le Canada a participé au renversement du régime répressif des Talibans, initialement entraîné et armé par les États-Unis eux-mêmes, pour le remplacer par un autre régime répressif, davantage favorable aux intérêts occidentaux. Le nouveau pouvoir qu’on tente de consolider est un amalgame d’Afghans étasuniens proches du Département d’État et de l’industrie pétrolière et de seigneurs de guerre régionaux, du même acabit que les Talibans quant au respect des droits et libertés, des droits des femmes, etc. Les beaux discours portant, d’une part, sur l’aide à la reconstruction de la société afghane ou le soutien à sa marche difficile vers la démocratie et, d’autre part, sur la guerre « contre le terrorisme » et l’assurance de notre sécurité ne sont que des leurres.
Comme c’est le cas pour toutes les occupations étrangères, il se trouve des secteurs de la population locale pour se ranger du côté du plus fort, y recherchant leur intérêt, voire leurs profits, ou simplement une protection temporaire. Mais cela ne change en rien le caractère néo-colonial des visées occidentales en Afghanistan. Et c’est pour cela que le Collectif Échec à la guerre s’oppose à toute intervention canadienne liée à ces visées, qu’il s’agisse d’un rôle militaire offensif de première ligne, comme à Kandahar en ce moment, ou d’un rôle policier « de stabilisation » comme c’était le cas à Kaboul auparavant. Et même le rôle humanitaire, qu’usurpe une petite partie des troupes canadiennes, ne sert-il pas surtout à cacher la nature véritable de toute l’intervention ?
L’arrimage de plus en plus marqué entre la politique internationale et militaire du Canada et celle des États-Unis n’est pas dans l’intérêt de la population québécoise et canadienne en général. Les élus politiques doivent servir cet intérêt plutôt que d’être à l’écoute du Conseil canadien des chefs d’entreprise (CCCE), qui se réunit annuellement à huis-clos à Washington avec le gratin politico-militaire étasunien -celui-là même que le gouvernement Harper essaie de courtiser avec ses publicités militaristes dans les métros de Washington.
Retirons les troupes canadiennes d’Afghanistan !
Porte-parole du Collectif Échec à la guerre :
Raymond Legault 514-858-7584
Suzanne Loiselle 514-270-6089