Plus de 150 000 morts, 5 millions de personnes déplacées, des dangers d’épidémies, des populations laissées sans nourriture et sans soins, totalement coupées du monde par manque de communications, de routes, d’aéroports : une fois de plus, en cas de catastrophe naturelle, ce sont les pays les plus pauvres qui payent le plus cher les ravages d’une mondialisation économique faite d’inégalités colossales. Le plus révoltant, c’est que les cours des bourses mondiales sont à la hausse, les spéculateurs sentant venir les gros profits de la reconstruction des zones dévastées.
On ne protège pas les populations pauvres, car elles ne pèsent pas dans le marchandage mondial !
Est-ce que le raz-de-marée était prévisible, après le tremblement de terre ? Et si oui, cela pouvait-il sauver des vies humaines ? Il semble certain que oui. Les mesures que prend un pays riche comme le Japon pour prévoir les " tsunamis " le prouvent. Les systèmes de détection japonais ont fonctionné, mais aucune alerte mondiale n’a fonctionné, parce que cela n’est pas prévu ! Pourtant des vies humaines ont été sauvées lorsque les habitants avertis ont pu fuir à temps. Les bouées de détection des séismes en mer coûtent 250 000 dollars. C’est ce que coûte la machine de guerre du Pentagone (USA) à chaque seconde (1,5 milliard de dollars par jour) ! Les USA en ont installé six au large de leurs côtes. Pourquoi pas un système mondial de détection, alors que les technologies existent ?
Un élan de solidarité mondial !
Il saute aux yeux que ce ne sont pas d’abord les Etats qui se sont mobilisés le plus vite, mais les populations, les associations humanitaires, les organisations non gouvernementales (ONG). Jamais une telle chaîne humaine de dons et d’engagements de centaines de milliers de personnes n’était parvenue, en si peu de temps, à se mettre sur pied. Face aux catastrophes sociales, économiques, sanitaires, l’humanité réagit comme un seul peuple. Les Etats des pays riches ont des moyens d’intervention, mais c’est la pression de l’opinion publique qui les force à mettre les bouchées doubles. Mais il n’y a pas de coordination réelle pour protéger des êtres humains, alors que les armées modernes sont capables de se projeter rapidement dans le monde pour faire la guerre ! Les USA se sont montrés les champions du cynisme en proposant une coalition de pays sous leur bannière, pour écarter tout rôle clef à l’ONU. Les USA ne connaissent qu’une seule loi internationale : la leur !
Annuler la dette tout de suite !
L’aide internationale totale se chiffrerait à 2 milliards de dollars le 1er janvier. Mais qu’est-ce que cette somme au regard des 200 milliards du coût de la guerre en Irak jusqu’ici ? Ou comparée aux 300 milliards de dettes des pays d’Asie les plus touchés ? Une dette qui coûte 32 milliards à rembourser chaque année, qui saigne ces pays, et qui les maintient sous la coupe des banques, des multinationales. C’est pourquoi il faut immédiatement annuler cette dette, et non la suspendre comme l’a dit J. Chirac. Cette catastrophe révèle surtout combien le monde est toujours totalement prêt pour la guerre, qu’elle soit économique ou armée, mais jamais pour la solidarité et la protection planétaire des populations. C’est pourquoi, il est important d’exiger :
La taxation des transactions financières mondiales qui savent franchir les continents à la vitesse de la lumière ;
La mise en place d’une Organisation pour la solidarité mondiale des peuples, contrôlée par les populations, financée par les pays riches et les géants économiques type Coca-Cola ou l’industrie touristique.
Le 3 janvier 2005
Ligue communiste révolutionnaire (LCR)